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Le billet sciences. Pourquoi les femmes et le groupe sanguin O semblent mieux résister au Covid-19 ?

La multiplication des études et des analyses statistiques donne des pistes intéressantes pour comprendre nos mécanismes de défense face au virus. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Coronavirus Covid-19 vu au microscope électronique. Photo d'illustration. (MAXPPP)

Les dernières données sur le Covid-19 en Italie confirment que les femmes sont moins touchées par la maladie que les hommes. Des études faites en Chine avaient avancé aussi cette hypothèse. Selon l’agence nationale de santé publique italienne, 60% des malades du Covid-19 testés dans le pays sont des hommes et le chiffre grimpe même à 70% pour ceux qui succombent à la maladie. Une statistique déjà constaté en Chine, mais aussi lors des épidémies d’autres coronavirus, le Sras (SARS-CoV) et le Mers (MERS-CoV).

Question de mode de vie, mais aussi de biologie

Comment expliquer que les femmes s'en sortiraient mieux ? Il y a des facteurs d’hygiène de vie : en Chine, les femmes fument moins que les hommes. Ce qui n'est pas forcément le cas en Italie mais elles ont un régime alimentaire plus équilibré et sont moins sujettes au diabète de type 2. Les chercheurs pensent qu’il y a aussi des facteurs génétiques portés par le chromosome X que les femmes ont en double et qui aurait une meilleure réponse immunitaire au virus. Les œstrogènes féminins sont clairement plus protecteurs. Un constat déjà fait lors de tests sur des souris face au Sras. Mais la protection diminue avec l’âge et la baisse des hormones. C’est une question de biologie.

Une réponse immunitaire différente selon les groupes sanguins

Comme être une femme, être de groupe sanguin de type O semble aussi un atout face au Covid-19. C’est en tous cas que ce montre une pré-étude chinoise menée sur 1 800 patients dans trois hôpitaux de Wuhan et de Shenzen. Leurs poumons ont mieux résisté aux attaques de la maladie. En fait, les groupes O éviteraient le virus quand il est porté par des personnes de groupe A ou B. Ces constats inspirent aujourd’hui des solutions face à l’épidémie : séparer soignants et patients de même groupe sanguin pour réduire les contaminations à l’hôpital mais aussi en administrant aux malades des anti-corps produits grâce ces facteurs biologiques.

A ce stade de pré-étude, il n’est pas encore possible d’affirmer scientifiquement qu’un groupe sanguin particulier est plus exposé au coronavirus. Mais ces travaux vont être prolongés par d'autres études.

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