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Le billet sciences. Le coronavirus se propage-t-il dans l’air ?

Le coronavirus peut survivre plusieurs heures à l'air libre. Mais pour les scientifiques la question de sa transmission par voie aérienne se pose toujours.

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Masque chirurgical de protection pour lutter contre la propagation du coronavirus. Photo d'illustration. (FLORENCE GOTSCHAUX / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE / RADIO FRANCE)

Aux États-Unis, Anthony Fauci suggère que le Covid-19 puisse circuler dans l’air. L’épidémiologiste, conseiller de Donald Trump, recommande donc à tous de porter un masque tout le temps.

Pourtant, sur le plan scientifique, les chercheurs débattent encore. C’est une question qu’ils se posent depuis le début de l’épidémie. En Chine, déjà, il y a quelques semaines, des chercheurs avaient analysé dans une chambre l’air autour d’un patient, sa respiration, à 10cm de son visage. Ils n’avaient rien trouvé, pas de virus. Puis il y a eu une étude parue dans la revue médicale New England Journal of Medicine. Les chercheurs ont utilisé une sorte de brumisateur pour pulvériser le virus dans l’air, des particules vraiment très fines, bien plus petites qu’un postillon. C’est ce qu’on appelle la forme aérosol. Résultat, ils ont retrouvé 3 heures après certaines de ces particules en suspension, dans l’air, avec encore un peu de charge virale

Le postillon tombe par gravité

Mais problème, l’expérience a été réalisée en laboratoire, ce n’est pas la vraie vie : quand on respire, on n’expire pas de la "brume de gouttelettes", et quand on tousse non plus, les postillons sont plus gros, plus lourds. Avec la gravité, votre postillon ne reste pas en suspension dans l’air, il va tomber. Et tombera à un ou deux mètres maximum. Dans son argumentaire, Anthony Fauci, le conseiller du gouvernement américain, évoque aussi une autre étude, menée dans l’État du Nebraska. Les scientifiques ont là encore examiné l’air dans des chambres de malades. Ils ont retrouvé cette fois de l’ARN viral, en gros la carte d’identité du virus, à plus de deux mètres des patients. mais attention, ils n’ont pas observé en revanche de particule virale qui puisse infecter quelqu’un.

Conclusion, aujourd’hui, il y a des suspicions. Mais aucune confirmation, aucune preuve ferme que le covid-19 puisse rester en suspension dans l’air, en condition réelle et que ces particules soient capables de contaminer quelqu’un.

L’idée n’est pas pour autant écartée

Admettons qu’on prouve que le virus demeure en suspension dans l’air. Pour contaminer quelqu’un, il faudrait qu’il reste en quantité suffisante. Or en extérieur, les particules sont généralement vite dispersées par le vent ou les courants d’air. En revanche, en intérieur, cela serait plausible, notamment à l’hôpital, en réanimation où il y a des machines à respirer, où les soins risquent de faire excréter aux malades une quantité importante de virus. Là, les scientifiques sont d’accord pour dire que par précaution, les soignants doivent particulièrement se protéger.

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