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Le billet sciences. La bonne santé de la planète : un préalable à la bonne santé de l’humanité

Alors que les recherches se poursuivent sur l’origine animale du Covid-19, l’épidémie actuelle pose la question de la coexistence entre le monde animal et humain.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Gérard Feldzer avec un pangolin en bois, animal adulé puis aujourd'hui détesté.  (GERARD FELDZER / RADIO FRANCE)

Pendant ce confinement, les animaux ont, pour certains, reconquis leurs territoires, et d’autres ont souffert, comme ces animaux d’élevage épuisés et malades, car bloqués dans des camions pendant de longues heures aux frontières.

On a vu des files d’attente de 65 km à la frontière entre l’Allemagne et la Pologne, avec des temps d’attente allant jusqu’à 18h. 37 ONG dont la fondation Brigitte Bardot ont demandé à l’Union européenne d’interdire les transports de plus de 8 heures et de les suspendre vers les pays tiers.

Des habitudes qui fâchent

Malgré le confinement, nos habitudes alimentaires n’ont pas changé : c’est trois millions d’animaux qui sont tués dans les abattoirs quotidiennement en France. Même si des progrès ont été réalisés pour diminuer la souffrance animale, il y a encore du chemin à faire.

Plusieurs clusters de Covid-19 ont fait leur apparition dans des abattoirs français avec plus de 100 employés infectés à ce jour. Alors que les cas se multiplient un peu partout dans les abattoirs dans le monde, l’association L214 demande une suspension immédiate de leur activité, là où des cas de Covid-19 ont été détectés, le temps de constater la pandémie dans les territoires à proximité. 

En France, le Code pénal punit toute personne commettant un acte de cruauté ou de maltraitance sur un animal, d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et d'une amende de 30 000 euros. 

Pour les tests en laboratoire, on applique la règle dite des 3R : Réduire le nombre d'animaux en expérimentation. Raffiner la méthodologie utilisée. Remplacer les modèles animaux. Nul doute que les expérimentations d’un vaccin tant attendu contre le Covid-19 seront testées sur de grands singes aux défenses immunitaires proches de l’homme, un équilibre sera donc à trouver entre les conséquences des tests et l’urgence de la situation.  

D’ailleurs, certains tests utiles ne laissent aucune séquelle comme l’expérimentation menée récemment à Hong-Kong sur des hamsters, pour tester l’efficacité des masques de protection aux virus

D’autres tests sont cruels et absurdes, comme celui des chambres à gaz réinventées par Volkswagen en 2018, forçant des singes à inhaler les gaz d’échappement de ses voitures.  

Les journées internationales de la diversité biologique

Cette semaine ont également eu lieu les journées internationales de la diversité biologique, où il y était question bien sûr du Covid-19. Ces rencontres avaient comme thème "Ne pas agir, c'est faillir à l’humanité". L’ONU a rappelé que 60% des maladies infectieuses chez l'homme sont des zoonoses, c'est-à-dire qu'elles sont d’origine animale.  

On peut citer Ebola, la grippe aviaire, le SRAS, et maintenant le coronavirus Covid-19. On sait que ces zoonoses sont dues, entre autres, à la destruction de la biodiversité. Malgré nos technologies, nous dépendons tous de la nature qui nous fournit, notamment, l’eau, la nourriture, l’énergie, ou encore nos médicaments, dont beaucoup sont à base de plantes.  

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