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Le billet sciences. Conseils d'un aéronaute pour mieux supporter le confinement

L'aéronaute, psychiatre et aventurier Bertrand Piccard, qui a réussi avec le pilote britannique Brian Jones, le premier tour du monde en ballon, en 1999, à bord du ballon Bretiling Orbiter 3, et co-développé et co-piloté en 2016, l'avion solaire Solar Impulse, nous donne quelques conseils pour mieux supporter le confinement. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Bertrand Piccard sur le plateau de Franceinfo au sommet ChangeNOW, à Paris, le 30 janvier 2020. (FRANCEINFO)

Plus de trois milliards de personnes dans le monde sont confinées, avec plus ou moins de bonheur ou de souffrance. L'aéronaute suisse Bertrand Piccard nous propose quelques pistes pour mieux supporter cet état de confinement, qui constitue un événement planétaire inédit. 

Une situation nouvelle pour beaucoup d’entre nous  

Le confinement jusqu'ici était réservé, au pire, aux prisonniers ou aux malades, et au mieux, aux astronautes, aux sous-mariniers ou encore aux aventuriers. Parmi ces aventuriers, Bertrand Piccard. Fort de son expérience de tour du monde en ballon et en avion solaire, il nous suggère quelques conduites positives à tenir en pareille situation.   

Le confinement d’aujourd’hui, cette crise du Covid-19, c’est un événement dont les siècles prochains parleront. Être confiné chez soi, c’est être utile aux autres, parce qu'on ne les contamine pas, et être utile à soi-même parce qu'on se met à l’abri.

Bertrand Piccard

L'avion expérimental Solar Impulse 2 vient de décoller de l'aéroport de Dayton, en Ohio (Etats-Unis), le 25 mai 2016. (SOLAR IMPULSE 2)

"Quand j’étais dans le cockpit du Solar Impulse, je me disais, ce qu’on fait c’est une démonstration de ce qu’on peut accomplir avec des énergies renouvelables et des technologies propres, c’est utile, alors je me sentais beaucoup mieux. Être utile est bon pour soi-même et pour les autres", ajoute l'aventurier.
 

Mais lorsque l'on se confine à plusieurs, mieux vaut bien s’entendre, surtout à deux dans une capsule de cinq m2 pour un tour du monde en ballon pendant trois semaines.

Nous nous étions entraînés à communiquer, et on avait un code. C’était de dire : je suis inconfortable maintenant, et quand l’un ou l’autre utilisait ce code, l’autre éclatait de rire en disant : qu’est-ce que j’ai fait ?

Bertrand Piccard

"Tout se dire sans tabou dégonfle une situation tendue. C’est pareil lorsque qu’on se confine à plusieurs dans un petit appartement : ce sont des techniques de communication que tout le monde devrait apprendre", souligne Bertrand Piccard. 

Affronter ses peurs et "vivre l'instant présent"

Aujourd’hui, ce dont souffrent les gens, c’est l’inconnu : ne pas tout savoir, sur la gravité du virus, et surtout combien de temps ça va durer. Cela apporte de l’angoisse. Bertrand Piccard, qui est médecin psychiatre, pratique l’auto-hypnose. 

"Quand on se projette dans le futur, dans un confinement de longue durée, ça augmente la souffrance, on se met à compter les jours, compter les heures, et le temps passe encore beaucoup plus lentement, donc ce qui est vraiment important, c’est de vivre l’instant présent. De cette manière-là, on avance avec le temps, et on est presque surpris au moment où le confinement est terminé." 

Enfin, ce confinement pourrait peut-être nous faire réfléchir à un nouveau monde, moins polluant, moins agressif, plus équitable. Bertrand Piccard fait partie de ceux qui souhaitent cela. 

Construisons un nouveau monde, basé sur plus de respect, sur plus d’équité : l’économie, le social et l’environnement devraient être indissociables. Nos dirigeants devraient être convaincus que protéger l’environnement est beaucoup plus rentable que de le détruire.

L'ombre du ballon Breitling Orbiter 3 qui a fait le premier tour du monde en 1999, copiloté par Brian Jones et Bertrand Piccard.  (ARCHIVES PICCARD)

Ecouter l'Interview complète de Bertrand Piccard

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