''La pratique est revenue au moins à son niveau d'avant confinement'' : à Montpellier, des pistes cyclables temporaires pour promouvoir le vélo comme geste barrière
Depuis le mois d'avril, les Montpelliérains peuvent emprunter une dizaine de kilomètres de pistes cyclables installées pendant le confinement, avec pour but de promouvoir le vélo comme geste barrière et donner aux habitants l'envie de s'y mettre.
Place Albert 1er, à Montpellier. Si Laurent Raffier est membre de l'association Vélocité, nous donne rendez-vous ici, ce n'est pas par hasard. ''C'est un arrêt de tram et juste à côté de un tram, il y a une piste cyclable avec un totem, qui fait l'objet d'une adoration par les militants cyclistes qui lui déposent des offrandes...'', s'amuse-t-il. Au compteur du totem, 700 passages de cyclistes, rien que pour la matinée, qui empruntent depuis le mois d'avril une nouvelle piste transitoire située à quelques mètres. ''Ces plots, là, prennent une voie qui était avant dédiée aux voitures et qui est maintenant dédiée aux vélos'', indique Laurent Raffier.
Une dizaine de kilomètres de pistes cyclables
Plusieurs pistes cyclables temporaires, une dizaine de kilomètres au total, ont vu le jour avec l'aide de l'association pour desservir, par exemple, le quartier des hôpitaux, aménagé pendant et après le confinement imposé à cause du coronavirus. Ces ''coronapistes'', qui pourraient être pérennisées, ont pour but de promouvoir le vélo comme geste barrière et donner aux Montpelliérains l'envie de s'y mettre. Pour Laurent Raffier, la mission est un succès : ''On observe effectivement que la pratique du vélo est revenu au moins au niveau qu'elle était avant le confinement, note-t-il. Alors que pour les autres modes, les transports en commun et la voiture, on est encore en dessous. Ces nouvelles pistes y sont pour quelque chose !''
Autre preuve de cet engouement, les ateliers de vélo se disent aujourd'hui débordés. Marc et Friedrich, cyclistes, sont ravis de voir leur communauté s'agrandir. Mais pour que Montpellier devienne la ville du vélo, il faudrait déjà réaménager les vieilles pistes existantes. ''Le problème, déplore l'un, c'est qu'il n'y a pas de continuité, ce n'est pas trop réfléchi...'' ''Évidemment, ajoute son compère, c'est à améliorer. Moi, je fais du vélo à Montpellier depuis 30 ans. Et évidemment, les pistes cyclables, même provisoires, il faut continuer dans cette voie...''.
Mais pas trop vite, s'agacent les automobilistes. Sur l'avenue de Toulouse, l'une des plus passantes, il ne leur reste plus que deux voies pour rouler : les deux autres se sont transformées en piste cyclable et voie de bus. Résultat : cela coince et ralentit. ''Ça ralentit, toute la voie est bloquée pour tourner'', déplore un automobiliste. ''Il y a davantage de bouchons, les voitures sont les unes derrière les autres", tempête un autre.
Avec les gaz d'échappement, cela pollue beaucoup plus. Imaginez le cycliste qui passe et qui respire ça ! Je trouve que c'est incohérent.
Un automobilisteà franceinfo
Davantage de place pour le vélo pourrait permettre à Montpellier de quitter la queue de peloton du dernier baromètre des pistes cyclables : la ville est seulement neuvième au classement sur onze villes au total.
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