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"L'idée c'est que tous les enfants puissent bénéficier de la continuité pédagogique" : près de Lyon, des classes "parallèles" plutôt qu'une scolarité en pointillés

Comment alléger le protocole sanitaire pour accueillir davantage d'enfants à l'école ?  Alors que les pressions sont de plus en plus fortes sur l'Education nationale, certaines municipalités se sont organisées pour pouvoir prendre en charge tous les élèves. C'est le cas à Mornant, près de Lyon, qui peut compter sur l'implication bénévole de ses administrés.

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue générale de la ville de Mornant, dans le Rhône. (MAXPPP)

Faut-il alléger les contraintes scolaires pour permettre à plus d'élèves d'aller en classe ? Oui, plaidait récemment le professeur Delfraissy, car beaucoup d'élèves depuis le début du déconfinement et leur retour à l'école ou au collège suivent une scolarité en pointillés, en raison d'un nombre limité d'élèves pouvant être accueillis à l'intérieur des classes.

À Mornant, une ville du Rhône située au sud de Lyon, on n'a pas attendu l'assoupplissement du protocole sanitaire. La mairie a en effet décidé de donner un coup de pouce à la scolarisation en créant des classes "parallèles". Les jours où ils ne peuvent pas être accueillis à l'école, les enfants se retrouvent donc juste à coté, dans une salle municipale. Une classe qui ressemble à toutes les autres, à une exception près : Adeline et Amandine, qui s'occupent aujourd'hui des élèves, ne sont pas vraiment institutrices. "Je suis agent d'animation, je suis là le temps du midi et le temps du soir", explique Adeline. "Moi j'ai mon CAP petite enfance, avant j'étais assistante maternelle et j'ai arrêté pour pouvoir travailler avec les enfants à l'école", renchérit Amandine. 

A Mornant, dans le Rhône, la municipalité a mis en place un système d'accueil des élèves qui ne peuvent pas se rendre à l'école chaque jour en raison du protocole sanitaire. (ALAIN GASTAL / RADIO FRANCE)

Le dispositif permet d'accueillir les enfants tous les jours de la semaine et du coup les parents peuvent reprendre leur travail. "L'idée c'est que tous les enfants puissent bénéficier de la continuité pédagogique et que tous les parents qui parfois doivent aller travailler puissent le faire", insiste Renaud Pfeffer, le maire divers-droite de Mornant"Qu'ils aient un mode de garde pour leur enfant qui ne soit pas une simple garderie, mais qu'il y ait de l'activité et de la découverte", poursuit-il. 

Une cantine géante dans la salle des fêtes

Ils sont ainsi une cinquantaine d'enfants à faire les devoirs le matin sous les instructions des enseignants. L'après-midi c'est foot, théâtre ou musique avec les associations locale. Et pour échapper au panier-repas le midi, la  salle des fêtes, qui ne sert plus à rien en ce moment, a été transformée en cantine géante, sous la houlette de Séverine, une chef cuisinière qui habite la commune. "Aujourd'hui on est sur un menu 100% bio et majoritairement local, explique-t-elle. À midi on a 60 élèves, plus les accompagnants et les bénévoles de la cuisine, ça fait 70 repas. Sans ces bénévoles ça ne pourrait pas tourner ça c'est sûr !"

Ce qui est génial c'est que ce sont tous des gens du coin qui ont envie de s'investir. Il y a vraiment de l'échange intergénérationnel et ça c'est chouette.

Séverine, cheffe cuisinière

à franceinfo

Renaud Pfeffer le reconnaît : "On est en train d'un peu transgresser en faisant ça", dit-il. "Il y a des instits qui sont très satisfaits de notre organisation et d'autres qui ont le sentiment qu'on crée une école municipale, alors que ce n'est pas du tout ça l'objectif", assure-t-il. Un dispositif supportable pour le budget communal :il repose avant tout sur le bénévolat et devrait être prolongé au moins jusqu'aux vacances.

Classes "parallèles" à Mornant : écoutez le reportage d'Alain Gastal

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