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Français du monde. Les règles s’assouplissent pour les voyages Outre-mer

La quarantaine prendra fin au plus tard le 10 juillet et un test du Covid-19 sera obligatoire pour prendre l’avion vers les territoires ultramarins. En Guadeloupe, Anne Marty, originaire de Narbonne, a monté deux gîtes en pleine nature.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Anne Marty en Guadeloupe : "Ceux qui viennent se perdre ici, au bout d'une piste, ils fuient le monde ! " (EMMANUEL LANGLOIS)

Ne cherchez pas de boîte de nuit ou de casino ! Ici, à Vieux-Habitants, au cœur du Parc national, il y a un village, une cocoteraie, la mer et les deux gîtes qu'Anne Marty propose aux touristes : "Ceux qui viennent se perdre ici, au bout d'une piste, dit-elle, ils fuient le monde ! Ils ont envie de calme, de repos, d'apprendre des choses et d'être en contact avec la nature".  Anne a aménagé dans son jardin un "carbet", une sorte de bivouac couvert avec un plancher. "Il y a des gens qui dorment là, juste pour entendre le bruit de la mer, les oiseaux, les insectes le soir. Ils sont juste sous une moustiquaire pour éviter de se faire dévorer ! Peut-être que bientôt, ils vont préférer ça que le gîte."

Orage en vue sur Basse-Terre (EMMANUEL LANGLOIS)

Anne Marty dit que le comportement des touristes en Guadeloupe a changé, qu'ils ne viennent plus uniquement pour les plages et le soleil, et que l'incompréhension a cédé la place à la curiosité : "Les gens sont en quête de plus d'authenticité, de rencontrer les personnes et d'échanger. On n'est pas condescendants. Demandez à un Guadeloupéen comment poussent ses bananes, comment il pêche, il est super-content d'expliquer dans la mesure où vous ne le jugez pas." 

Installée depuis plus de vingt ans en Guadeloupe, Anne Marty s'est vite accoutumée à la vie dans l'archipel, comme la relation particulière des gens à ce qui les entoure: "Quand vous regardez les gens à la rivière dans le Parc national, ils ne se baignent pas comme nous en métropole, ce n'est pas juste "Je consomme un bain, c'est je me connecte à la nature, je m'immerge, je souffle. Il se passe autre chose." Ici, dit encore Anne, on vit dedans-dehors et le matériel a beaucoup moins d'importance. Parce que du jour au lendemain, un cyclone peut tout emporter, y compris le toit que vous aviez sur la tête.

La réserve Cousteau (îlets Pigeon) à Basse-Terre (EMMANUEL LANGLOIS)

A Vieux-Habitants, Anne Marty est engagée dans le tourisme responsable et durable : elle produit elle-même son électricité et chauffe son eau grâce à l'énergie du soleil. Pas de climatisation mais une ventilation naturelle. Elle a créé autour de ses deux gîtes une petite communauté dans le village. "On pense aussi à l'économie autour, ceux qui sont en amont et en aval. Moi, j'ai de l'hébergement mais pas de restaurant, j'ai besoin des autres." Et des poissons que rapporte son mari marin-pêcheur !

La Créole Beach hôtel and Spa au Gosier, près de Pointe-à-Pitre (EMMANUEL LANGLOIS)

D’ici mois d’un mois maximum, plus aucune mesure restrictive ne sera mise en œuvre à l’arrivée des passagers en Guadeloupe, hormis ce test obligatoire au départ. Jusque-là, c’était la quatorzaine à l’hôtel ou à domicile qui était en vigueur. C'est donc quasiment l’ultime stade vers la liberté de circuler. Les mesures annoncées jeudi dernier à l’issue du conseil de défense ne satisfont pas pour autant totalement tous les professionnels du tourisme de l’archipel.

Certains regrettent qu’elles ne soient appliquées qu’à partir du 10 juillet, et non du 22 juin, en même temps que le déplafonnement du nombre de passagers dans les avions et la fin des motifs impérieux pour voyager. 

Les gîtes «les Cocotiers» à Grande-Terre  

Jour de régate à l'îlet Gosier... en attendant les skippers de la Route du Rhum (EMMANUEL LANGLOIS)

Aller plus loin 

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Le îles de Guadeloupe

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