Des cellules classiques transformées en zone Covid-19. A Fleury-Mérogis (Essonne), un étage entier d'une aile est devenu l’endroit le plus inaccessible de la maison d’arrêt. De quoi confiner strictement vingt-neuf malades. Ce jour-là, ils sont sept détenus à présenter des symptômes suspects faisant penser au coronavirus.>> Coronavirus : suivez les effets de l'épidémie dans notre directContrôle de la fréquence cardiaque, de la tension, de la température deux fois par jour, c'est la règle. La prison, ce n'est plus seulement surveiller et punir, mais surveiller et guérir. "On a fait des circuits différenciés pour séparer les malades du reste des détenus", explique Anne Lécu, médecin au centre hospitalier sud francilien. Dans cet établissement pénitentiaire, le plus grand d'Europe, chacun sait que l'enceinte de huit mètres de haut ne protège en rien du virus. "L'hygiène, c'est encore plus important, témoigne un détenu. Dès que je touche quelque chose, quand je rentre de promenade, je désinfecte." Début mars, la directrice de l'établissement a débloqué un budget exceptionnel pour se procurer des kits d'hygiène. Savon, gel, eau de Javel... Et les résultats sont là : jusqu'à présent, aucun cas grave de Covid-19 n'a été signalé à Fleury-Mérogis. "Pour moi, c'est un miracle, je trouve qu'on ne s'en tire pas mal", conclut, presque étonné, un détenu.