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Fin de saison de Ligue 1 : "Pour moi, les aspects classement, c’est secondaire, c'est même honteux d'entendre ça", dénonce le président de l'AS Saint-Étienne

"La priorité des priorités, c'est la survie de nos concitoyens", insiste Bernard Caïazzo.

Article rédigé par franceinfo
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Bernard Caïazzo, président de l'AS Saint-Étienne, le 28 juillet 2009. (PHILIPPE VACHER / MAXPPP TEAMSHOOT)

Bernard Caïazzo, président de l'AS Saint-Étienne et président du syndicat Première Ligue, a jugé jeudi 30 avril sur franceinfo "honteux" les désaccords sur les classements alors que le Premier ministre a annoncé la fin de la saison pour les championnats de football professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2. Jean-Michel Aulas, notamment, voudrait organiser un tournoi au mois d'août entre les meilleures équipes du championnat pour déterminer qui sera champion. "Pour moi, les aspects classement, c’est secondaire. C'est même, dans cette situation, honteux d'entendre ça ", car "la priorité des priorités, c'est la survie de nos concitoyens".

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franceinfo : Acceptez-vous la décision de mettre fin à la saison ?

Bernard Caïazzo : Le gouvernement a pris des décisions et nous devons respecter les décisions gouvernementales. Ça, c'est un point crucial. Donc, le Premier ministre a décidé qu'il n'y aurait plus de football au mieux avant début août et que donc le championnat était terminé. Le président de la Fédération, Noël Le Graët, a pris la même décision quelques heures plus tard. Moi, je suis quelqu'un d'extrêmement citoyen. Je considère qu'à partir du moment où le gouvernement, plus le président de la Fédération, ont pris les décisions, derrière, il faut respecter ces décisions, car elles sont dues à une situation sanitaire. Elles ne sont pas dues simplement à un caprice.

Le sujet numéro un, c'est la santé des Français.

Bernard Caïazzo, président de l'AS Saint-Étienne

à franceinfo

Le président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, voudrait organiser une sorte de tournoi au mois d'août entre les meilleures équipes du championnat pour déterminer qui est champion. Vous en pensez quoi ?

J'ai vu passer dix projets différents qui arrivent par email. Tout le monde a son projet. Je crois qu'il faut à un moment donner, dire qu'il y a des instances, il y a une Fédération, il y a une Ligue, il y a des gens qui votent de façon démocratique. Pour moi, les aspects classement, c’est secondaire. C'est même, dans cette situation, honteux d'entendre ça. On n'est pas dans une démarche de ce type-là. Pour moi, c'est un faux problème. On ne regarde pas le sujet tel qu'il faut le voir. Le sujet est très simple. Il y a un plan de santé majeur. On pensait que fin avril, on allait rejouer. Après, c'était fin juin, en juillet. Maintenant on parle d’août. On n’en est pas sûr. Septembre, on ne sait pas. La priorité des priorités, c'est la survie de nos concitoyens. Après, bien évidemment, les décisions seront prises. Les gens responsables vont se réunir et prendre ensuite des décisions en ce qui concerne le classement. Ce n'est pas ça qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse, c'est la santé. Le deuxième sujet, c'est que nous sommes un secteur sinistré comme l'aérien, comme le tourisme. Les pouvoirs publics nous ont assuré d’un soutien pour sauver un secteur qui risque de vivre six mois dans une situation où vous n'avez aucune recette et où vous n'avez que des charges. Aucune entreprise française ne peut tenir dans cette situation.

Il y a des clubs qui sont en danger aujourd’hui ?

Tout le football est en danger. La question, c'est que vous êtes dans une situation où vous perdez votre sang et vous ne savez pas quand vous allez être secouru.

Bernard Caïazzo

Ça peut mettre deux, trois à quatre mois, six mois. Si on ne joue pas du tout en 2020, qu'est-ce qui va se passer ? Personne ne sait ça puisque la plupart des devins nous disaient qu'on allait jouer enfin fin avril ou début mai. Je crois qu'il faut être très modeste, très humble. Il faut regarder la santé d'abord. Ensuite, il y a la survie de notre économie globalement, c'est un deuxième point. Ce n'est pas la priorité des priorités. Ça vient après. On va essayer de faire faire survivre notre football avec l'aide du gouvernement qui est très responsable aujourd'hui dans ces situations-là. Et on va se préparer pour éventuellement démarrer en août. On en saura beaucoup plus en juin ou en juillet. Mais voilà, aujourd'hui, le football n'existe plus. Nous n’existons plus !

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