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"Quand la patrie a besoin de moi, je dois aller aux avant-postes" : à Wuhan, dans l'hôpital construit en dix jours, on se dit prêt à affronter le coronavirus

Après dix jours d'un chantier très médiatisé, l'hôpital dédié aux victimes de l'épidémie de 2019-nCoV devait être opérationnel, lundi.

Article rédigé par Dominique André
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Derniers préparatifs avant d'accueillir les patients atteints du coronavirus, dans l'hôpital de Huoshenshan (Wuhan), le 3 février. (LIU FANG / XINHUA / AFP)

Son nom, c'est "l'Hôpital du dieu du feu", la divinité chinoise qui lutte contre les maladies. Des centaines d'ouvriers ont travaillé pour bâtir en dix jours cet hôpital, à Wuhan, inauguré le 3 février. 1 000 lits sont affectés exclusivement aux maladies du coronavirus 2019-nCoV. Le docteur Ma Ling est fier de participer à ce combat avec les autres médecins de l'armée chinoise : "J'ai participé à la lutte contre le Sras en 2003 et à la mission anti Ebola en 2014. Quand la patrie a besoin de moi, je dois aller aux avant-postes. Je fais confiance à mon expérience et à mes techniques pour accomplir cette mission."

Les hôpitaux de Wuhan et sa province manquent de lits, avertit le docteur Zhong Nanshan, pneumologue réputé en Chine. À la pointe du combat contre le Sras en 2003, il a été nommé expert officiel dans la lutte contre le coronavirus. "Il n'y avait pas assez de chambres pour les malades. Actuellement, les malades suspects et les malades confirmés au stade léger restent à la maison. C'est très dangereux." 

"Réduire la pression sur les hôpitaux civils"

"L'Hôpital du dieu du feu" accueillera exclusivement les malades atteints du nouveau coronavirus, une spécialisation nécessaire selon le docteur Zhong Nanshan : "Les malades seront traités et bien soignés. Cela permettra de réduire la pression sur les hôpitaux civils. Parce que ces derniers donnent en priorité des soins d'urgence aux malades dont l'état est critique."

La Chine est habituée aux constructions en un temps record. En 2003 déjà, l'hôpital Xiaotangshan, près de Pékin avait été construit en urgence pour soigner les malades du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère). Pékin a décidé de le restaurer pour faire face à cette nouvelle épidémie du 2019-nCoV. Un des ouvriers raconte : "Depuis le 27 janvier nous travaillons sur le chantier. Il y a des centaines d'ouvriers, deux grosses sociétés de construction et d'autres petites entreprises qui participent aux travaux pour lutter contre la nouvelle pneumonie. Nous travaillons dès 6 heures le matin et jusqu'à 17 heures."

Le bilan du 2019-nCoV dépasse désormais celui du Sras en Chine continentale. Le gouvernement a reconnu avoir besoin en urgence de masques de protection pour faire face à l'épidémie. Un autre hôpital encore plus grand (1 600 lits) est en construction à Wuhan et doit ouvrir ses portes dans quelques jours. 

Face à l'épidémie de coronavirus, la Chine inaugure un premier hôpital construit en à peine dix jours - Le reportage de Dominique André

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