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En Ile-de-France, les malades du Covid-19 occupent "67% des lits de réanimation", affirme l'Agence régionale de santé

"Il y a une très forte dynamique épidémique qui a une conséquence extrêmement lourde désormais sur l'hôpital", constate sur franceinfo son directeur Aurélien Rousseau.

Article rédigé par franceinfo
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Des soignants dans une chambre de soins intensifs, en avril 2020.  (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

"On est à 67% d'occupation des lits de réanimation par des malades du Covid-19", a expliqué dimanche 25 octobre à franceinfo Aurélien Rousseau, directeur de l'Agence régionale de santé Île-de-France, alors que plus de 52 000 nouveaux cas sont à déplorer dimanche en France. "Jusqu'à mercredi, on avait une moyenne quotidienne d'entrées en réanimation d'environ 35 personnes", contre "80 à 90 malades du Covid-19" en fin de semaine, a-t-il constaté.

franceinfo : Est-ce qu'on peut dire que l'épidémie s'emballe dans la région ?

Aurélien Rousseau : On est, à l'heure où je vous parle, à 67% d'occupation des lits de réanimation par des malades du Covid-19. Jusqu'à mercredi, on avait une moyenne quotidienne d'entrées en réanimation d'environ 45 personnes. Et là, jeudi, vendredi et samedi, on a eu entre 80 et 90 malades du Covid-19 qui sont entrés en réanimation. Donc, oui, il y a une très forte dynamique épidémique. Cette dynamique épidémique, qui se voit dans les taux d'incidence et dans la positivité des tests, elle a une conséquence extrêmement lourde désormais sur l'hôpital.

Ce dimanche soir, le dernier chiffre du taux de positivité était de 17% en France. On voit que ça augmente de jour en jour ?

Le taux de positivité, qui est un indicateur très solide, augmente de jour en jour. En Île-de-France, la moyenne est aujourd'hui de 18%. Mais on a des départements dans lesquels elle est au-dessus de 20%. Ça veut dire qu'une personne sur cinq est positive. C'est dire la dynamique et la vitesse de circulation du virus. C'est dire aussi combien, au-delà des mesures de couvre-feu, au-delà de toutes les mesures qui pourraient être décidées, cela repose sur les choix individuels et le fait que chacun de nous veille à réduire ses interactions sociales. C'est la clé de la maîtrise de cette épidémie.

Est-ce que ces chiffres vous inquiètent, au regard de la capacité hospitalière dans la région Île-de-France ?

Les professionnels de santé, dans les hôpitaux notamment, mais aussi en ville, sont concentrés pour monter en puissance nos capacités. Nous avons, à l'heure où je vous parle, 750 malades en réanimation en Île-de-France. Nous sommes prêts à accueillir 1 097 malades à la fin de la semaine prochaine, et nous allons monter en puissance encore plus. Nous allons devoir nous appuyer sur nos propres forces, si je puis dire. Ces forces, c'est la déprogrammation des activités et cette déprogrammation, elle a des conséquences lourdes pour des patients qui attendaient les opérations. La déprogrammation a porté sur environ 20% des activités prévues. Mais j'ai demandé aux établissements d'aller plus loin parce que, on l'a vu ce week-end, on a eu des accélérations et des arrivées dans les réanimations. Il faut qu'on se prépare à cette vague d'arrivées en réanimation. Le but, c'est que notre système hospitalier régional, qui est totalement mutualisé pour faire face à ça, soit prêt et ait un peu de marge. Donc le but n'est pas de tout de déprogrammer et qu'on ait des lits vides pendant plusieurs jours d'affilée. Le but est de constituer une marge pour faire face à cette dynamique épidémique qui, je le redis, s'est accélérée dans les derniers jours.

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