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En Autriche, le déconfinement c'est maintenant

Tous les jours, des nouvelles du monde à l’heure de la pandémie. Ce mardi 14 avril, nous sommes en Autriche, premier pays européen à établir un vrai calendrier de déconfinement. Qui commence aujourd’hui.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz apparaît avec un masque lors d'une conférence de presse, le 14 avril 2020 à Vienne (ROLAND SCHLAGER / APA)

C’est une grande bouffée d’air frais, une résurrection même, qui tombe à pic après Pâques : ce mardi 14 avril, en Autriche, rouvrent les jardins publics, les magasins de bricolage et de jardinage, ainsi que 15 000 petits commerces.

Comme en France, le retour à la normalité sera très progressif, mais les grandes étapes ultérieures sont fixées depuis le lundi 6 avril : 1er mai, ouverture de tous les autres magasins dont les coiffeurs – c’est important. Mi-mai suivront les hôtels, les restaurants et les écoles.

 

 

Depuis dix jours en Autriche, le nombre de nouvelles contaminations est en baisse. Le pays compte 350 morts "seulement" pour presque 9 millions d’habitants, c’est en proportion sept fois moins qu’en France. Les hôpitaux ne sont pas surchargés - ils accueillent même des patients d’autres pays. Le gouvernement juge donc qu’il est temps d’alléger les mesures de protections drastiques qui ont très tôt mis le pays sous cloche.

Des mesures "disproportionnées", jugeait Emmanuel Macron

Dès le 10 mars, l’Autriche, qui ne compte alors aucun décès, ferme pourtant sa frontière avec l’Italie. Elle est le premier pays en Europe à prendre cette décision. Emmanuel Macron parle alors de mesure "disproportionnée" ; la Commission européenne explique que fermer les frontières est contraire à la nécessité du moment, qui est de démontrer "une vraie solidarité européenne".  

Nous but : sortir de la crise plus vite que d’autres.

Sebastian Kurz, chancelier autrichien

 Mais Vienne n’écoute qu’elle-même, suspend ses liaisons aériennes, ferme ses commerces et confine sa population quatre jours avant la France. Aujourd’hui, le chancelier Kurz, 33 ans, jubile d’avoir "réagi plus rapidement et avec des mesures plus restrictives que les autres pays." 

Le masque, désormais obligatoire

Cet assouplissement des règles destinées à relancer l’économie s’accompagne d’obligations sanitaires encore plus fortes. Jusqu’à la fin avril, les déplacements restent très limités : on ne peut sortir que pour faire des courses ou une activité en plein air. Dans les magasins, c’est une personne pour 20 mètres carrés maximum. Et les voyages en avion vont rester très encadrés.

Mais surtout l'Autriche - qui se passe de concertation avec ses partenaires européens  - a fait le pari de tester massivement sa population (près de 150 000 à ce jour) et de généraliser le port du masque : obligatoire depuis deux semaines déjà dans les supermarchés, il l’est à partir d’aujourd’hui dans les transports publics, sous peine d’amende (50 euros).

Une cote de popularité insolente

L'opposition sociale-démocrate juge ce déconfinement "prématuré" et risqué. Mais Sebastien Kurz, qui demande à ses concitoyens de poursuivre leurs efforts manifestes de "discipline" et de comportement civique, a prévenu : à la première alerte, retour à la case départ. L’Autriche pourrait "mettre le pied sur le frein" à n’importe quel moment, en cas de reprise de l’épidémie due au coronavirus. Le jeune chancelier conservateur a les mains libres : sa cote de popularité atteint des sommets, à près de 75% d’opinion favorables. 

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