"Une grande joie qui emporte tout" : des comédiens heureux de préparer la réouverture des théâtres
Les lieux de culture rouvrent le 19 mai. Les compagnies répètent pour les premières représentations, après de longs mois de fermeture.
"Vous êtes prêts ? On va lancer deux ou trois répliques avant, pour enchaîner directement sur la transition", lance Simon Falguières, auteur et metteur en scène. Il dirige les répétitions de la compagnie Le K, qui joue Le nid de cendres à la Cartoucherie, au théâtre de la Tempête à Paris, dès mercredi 19 mai, nouvelle étape du déconfinement. Les bars et restaurants rouvrent en extérieur, mais les lieux culturels vont également pouvoir accueillir du public en jauge limitée, après de longs mois de fermeture due à l'épidémie de Covid-19.
Voilà maintenant deux semaines que ces comédiens travaillent dix heures par jour pour que tout soit prêt pour la première, mercredi. Des artistes émus de pouvoir enfin jouer, même cinq jours au lieu des trois semaines initialement prévues, à l’image du metteur en scène : "Pour moi ce qui est incroyable, c'est d'être là pour la réouverture. Ce qui nous arrive en ce moment, c'est la plus belle chose qui peut nous arriver. Pouvoir se retrouver, pouvoir tous les jours retravailler ce texte, dont certaines parties ont été écrites il y a six ans, et se dire qu'en tant que compagnie, on va pouvoir rouvrir le théâtre avec ce spectacle qui est fondateur pour la compagnie. C'est presque un coup du destin."
"Là, maintenant, on a l'impression de faire notre métier, enfin, et ça c'est très joyeux."
Pia Lagrange, comédienneà franceinfo
Sur les 16 comédiens, 15 ont moins de 30 ans. Dans leur bouche, un mot revient invariablement : "Une grande joie, qui emporte tout", témoigne Pia Lagrange. "Le sens de notre métier est vraiment là. Il est de passer des mots, vers des oreilles attentives. Elle est là la magie du théâtre."
Même sentiment pour Stanislas Perrin, heureux de retrouver le public et ce texte qu’il a déjà joué à Lille et en Normandie avant la crise sanitaire : "Le jouer à Paris, devant des gens qui attendent de l'écouter depuis longtemps, qui n'ont pas pu entendre de théâtre depuis très longtemps, ça va être jour de fête. Donc oui, effectivement, on se retrouve avec joie."
Des répétitions en vase clos
Pour Pia Lagrange, la joie n’empêche pas le trac, d’autant qu’elle ne s’est pas confrontée au public depuis un an : "Je me suis dit que j'allais perdre tous mes moyens, quand le public sera de nouveau là. Mais je pense que ça va être une excitation plus grande, pas un trac nerveux plus grand."
Il faut composer avec le trac, mais aussi avec le Covid-19. Actuellement, faire travailler sur scène 16 comédiens non masqués et souvent très proches, n’est pas simple. "Déjà, on reste entre nous, on ne voit personne d'autre, pour ne rien risquer, détaille le metteur en scène Simon Falguières. Ensuite, dès qu'on est hors du plateau, on remet des masques, on essaie d'être le plus rigoureux possible. De rester un peu en vase clos, et c'est comme ça qu'on a réussi à tenir, on s'est fait tester, et personne ne l'a." La troupe doit de nouveau être testée avant la première mercredi.
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