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Covid-19 : "On peut être raisonnablement optimistes" malgré la hausse du nombre de cas, selon Yazdan Yazdanpanah

Le taux de vaccination des Français et l'immunité naturelle qui s'est installée peuvent laisser penser que "l'été, sauf surprise, va être assez calme sur le front du Covid", estime le membre du Conseil scientifique.

Article rédigé par franceinfo
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Affiche à l'entrée du cinéma Gaumont à Amiens.  (FRED HASLIN / MAXPPP)

Face à la pandémie de Covid-19, "il faut rester prudent, mais je pense qu'on peut être raisonnablement optimistes", a expliqué Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris et membre du Conseil scientifique, vendredi 25 mars sur franceinfo. "Il va y avoir une augmentation du nombre de cas mais on ne sera pas au niveau des mois de janvier et décembre.", a-t-il souligné. 

franceinfo : les restrictions sanitaires ont-elles été levées trop tôt ?

Yazdan Yazdanpanah : il faut savoir qu'il y a toujours une incertitude. On n'est jamais sûrs vraiment à 100% des décisions prises. Qu'est-ce qui se passe depuis deux ou trois semaines ? On a une augmentation du nombre d'infections qui ont dépassé 100 000 cas par jour avec, maintenant, une incidence qui est à plus de 1 000 pour 100 000 habitants. En même temps, de l'autre côté, il faut voir que les hospitalisations, pour l'instant, restent basses. Même si la semaine dernière, on a eu une augmentation de 7% des hospitalisations.

On est devant un variant qui n'est plus exactement le même, le BA.2. C'est un sous-variant d'Omicron qui est un peu plus transmissible que le BA.1 qu'on avait en janvier-décembre, mais qui n'est pas plus sévère. Selon les modélisations, on va avoir une augmentation de nombre de cas. Mais on ne sera pas au niveau du mois de janvier ou des vagues précédentes. Il faut toujours être prudent, mais compte tenu des hospitalisations, compte tenu des modélisations et de ce qui se passe dans les autres pays, comme le Danemark qui était en avance sur nous, apparemment il y a une baisse du nombre de cas. Donc, il faut rester prudent. Il faut surveiller, mais je pense qu'on peut être raisonnablement optimistes.

L'école reste le maillon faible ?

Les moins de 12 ans, en France en particulier, ne sont pas vaccinés. C'est 10%. Entre 5 ans et 12 ans, c'est vraiment là où est le maillon faible. On est dans une période où ça circule. Il y a des recommandations, pas d'obligation, de remettre des masques. Je ne trouve pas cela complètement absurde. Je pense qu'il y a aussi une responsabilisation des personnes, des individus et quand on est cas contact, on peut mettre le masque, ça paraît logique. L'avis du Conseil scientifique de la semaine dernière est pour la responsabilisation des personnes. Les personnes vulnérables mettent les masques, faire attention, ne pas oublier tout ce qu'on a appris pendant deux ans.

Faut-il continuer à s'isoler quand on est positif ?

Je pense qu'il faut continuer quand on est vraiment malade à s'isoler pour éviter de transmettre la maladie aux autres. Maintenant, on a diminué les périodes d'isolement. On a dit qu'on pouvait faire au bout de cinq jours un test et si c'est négatif revenir. Mais malgré tout, on continue à s'isoler. Et ne pas oublier par ailleurs qu'actuellement, il y a aussi une augmentation de l'épidémie de grippe.

À quoi va ressembler l'été ?

On a quand même 80% de la population qui est vaccinée aujourd'hui. 30 à 40% des personnes ont déjà eu le Covid. Donc, il y a une immunité qui s'est installée qui contrôle les choses. C'est pour ça qu'on pense que ça ne va pas trop monter et que ça va descendre. Par ailleurs, il va faire plus chaud et le virus n'aime pas. On va vivre à l'extérieur, etc. Donc on peut penser que l'été, sauf surprise, va être assez calme sur le front du Covid.

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