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Crise du secteur aérien : le PDG d'ADP milite pour "un grand plan européen de restauration de la confiance"

ADP perd plus de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour, a annoncé Augustin de Romanet. Deux tiers des 6 500 salariés français d'ADP sont au chômage partiel.

Article rédigé par franceinfo
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Augustin de Romanet, le pdg d'ADP, le 12 décembre 2018 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Augustin de Romanet, PDG du groupe Aéroports de Paris souhaite recréer un "cadre de confiance" pour que les voyageurs prennent à nouveau l'avion, affirme-t-il mardi 7 avril sur France Inter. Le secteur aérien est fortement touché par la crise du coronavirus et son corollaire, les restrictions de déplacements.

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Au cœur de la réflexion d'Augustin de Romanet, il y a la notion de connectivité. En clair, il faudra, à terme, qu'un passager qui prend l'avion à Paris puisse être accueilli dans les mêmes conditions, notamment sanitaires, qu'à son arrivée en Chine ou aux États-Unis. ADP a d'ailleurs "déjà acheté des caméras thermiques" pour prendre la température des passagers. 

Le tourisme représente plus de 10% du PIB mondial. Si nous ne faisons pas repartir la connectivité aérienne, c'est tout le secteur des compagnies aériennes, tout le secteur de l'hôtellerie, tout le secteur du tourisme qui ne repartira pas. 

Augustin de Romanet, PDG d'ADP

à France Inter

La connectivité, c'est la relation qu'ont les aéroports entre eux, explique Augustin de Romanet : "Si demain l'aéroport de Paris redémarrait, mais qu'aucun aéroport africain, chinois, américain ne voulait accueillir nos avions, ça ne servirait à rien". C'est ce que le PDG appelle le "défi de la connectivité". "Je milite pour qu'il y ait un grand plan européen de restauration de la confiance dans le transport aérien qui permettrait cette connectivité. Si pour aller à Rome vous devez passer trois jours de tests dans une clinique italienne avant de pouvoir mettre les pieds à la fontaine de Trevi, il n'y aura plus de voyage".  

D'autres domaines sont à prendre en compte pour recréer ce "cadre de la confiance" : "Il y a la propreté de l'aéroport ; il faut que les passagers sachent que l'aéroport est une zone sûre pour eux", juge Augustin de Romanet. D'après le patron d'ADP, il faut également établir des protocoles à l'arrivée des passagers en France "pour être sûr que nos compatriotes n'aient pas la crainte que des personnes malades viendraient dans notre territoire". 

"Plus de 200 personnes travaillent encore à Orly"

Le PDG d'Aéroports de Paris a annoncé par ailleurs que le groupe perdait "plus de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour". Depuis la fin du mois de mars, l'aéroport d'Orly a fermé pour les vols commerciaux. Toutefois, l'aéroport "continue de fonctionner", rappelle Augustin de Romanet.

Orly continue de fonctionner. Nous avons notamment une cinquantaine de vols sanitaires par jour pour permettre à des patients en réanimation d'être transférés vers d'autres hôpitaux.

 Augustin de Romanet

"Plus de 200 personnes travaillent encore à Orly, ajoute le PDG d'ADP. D'autres préparent le redémarrage des aéroports", même si au total, deux tiers des 6 500 salariés français d'ADP sont au chômage partiel. Quant à savoir si ADP a pris une décision trop hâtive en fermant Orly, Augustin de Romanet affirme qu'en mars dernier, il n'y avait plus que 750 passagers par jour dans un aéroport qui peut en accueillir 100 000. "En fermant cet aéroport, nous avons voulu réduire les charges des compagnies aériennes (...). Cela réduit également les charges de la compagnie ADP. L'exigence pour nous, c'est de ne pas demander d'aides à l'État, au-delà du chômage partiel. Je ne souhaite pas être dans la situation où dans deux ou trois ans je dirai à l'État 'je suis en faillite, aidez-moi' !", affirme Augustin de Romanet.

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