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Covid-19 : "On aura une idée un peu plus concrète de l'évolution du variant britannique en France la semaine prochaine", selon le syndicat des biologistes

Les laboratoires ont participé à une grande campagne jeudi et vendredi afin de déterminer "quelles séquences du virus peuvent changer", indique François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des échantillons de tests PCR pour le Covid-19 analysés dans un laboratoire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), en septembre 2020. (ALAIN JOCARD / AFP)

Quelle est la progression du variant anglais du coronavirus en France ? Au total, 19 cas de contamination ont été recensés ainsi que trois autres par un variant différent initialement repéré en Afrique du Sud, selon le ministère de la Santé. "Je pense qu'on aura une idée un peu plus concrète la semaine prochaine de l'évolution de ce variant sur le territoire français", affirme vendredi 7 janvier sur franceinfo François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes. Il indique que les laboratoires ont réalisé une grande campagne de séquençage du variant, jeudi et vendredi, à la demande du Centre national de référence de Lyon. 

franceinfo : Avez-vous des premières données sur la présence de variants chez les personnes que vous testez ?

François Blanchecotte : Nous faisons des RT-PCR (tests virologiques) pour tout le monde. Tous les positifs vont être analysés dans un second temps en séquençage. On s'aperçoit que ce variant a une possibilité d'être détecté dans un premier temps en utilisant certaines technologies. En utilisant certains appareils particuliers, on détecte deux ou trois séquences du virus qui peuvent changer. Après, une fois cette première étape passée, il faut garder le prélèvement d'origine et l'envoyer au Centre national de référence, ou aux centres de recherche qui font le séquençage du SARS-CoV-2. On est en train de faire une grande campagne, qui a eu lieu jeudi et vendredi, à la demande du CNR de Lyon, pour envoyer les souches de RT-PCR positifs, pour faire derrière des séquençages. Je pense qu'on aura une idée un peu plus concrète la semaine prochaine de l'évolution de ce variant sur le territoire français.

Tous les laboratoires peuvent-ils détecter ces nouveaux variants ?

Un tiers du parc français peut le faire. Lorsque l'on a des RT-PCR positifs, on est en train de réfléchir avec l'Assurance maladie, le ministère et Santé Publique France pour que les souches détectées, même dans des laboratoires qui n'ont pas ce type d'appareils, soient envoyées à d'autres laboratoires qui peuvent le détecter tout de suite.

La détection du variant ne vient donc que dans un second temps ?

On a une suspicion. Il faut d'abord un interrogatoire, on cherche à savoir si vous êtes cas contact, si vous revenez d'Angleterre.

"Dans l'exemple de Bagneux, on n'a pas trouvé autour de cette personne comment elle a pu avoir ce variant. À ce moment-là, on fait ce qu'on faisait aux mois de mars et avril, c'est-à-dire des campagnes assez larges autour du cas positif."

François Blanchecotte

à franceinfo

Là, la deuxième précaution que nous prenons, par rapport à ce que l'on faisait précédemment, c'est que nous conservons ces souches et nous les envoyons vers un séquençage pour les identifier. Ca prend du temps. Ce qui est important, c'est de faire les choses dans l'ordre, de ne pas envoyer n'importe quoi n'importe comment, pour ne pas submerger les centres de séquençage, ce qui reviendrait à ralentir d'autant les résultats que nous aurions. À partir de l'interrogatoire et de certaines technologies de PCR qui orientent vers ce variant, il ne faut envoyer que ces souches pour permettre une identification positive, et ne pas se tromper comme on l'a fait en Bretagne, ou alerter les gens et dire que finalement ce n'était pas celui-là.

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