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Covid-19 : les prix des gels hydroalcooliques "multipliés par deux ou trois, c'est inadmissible", dénonce l'Union des syndicats de pharmaciens

"On voit bien que des personnes sont en opportunité", a déploré sur franceinfo Gilles Bonnefond, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Du gel hydroalcoolique dans une pharmacie.  (ST?PHANIE PARA / MAXPPP)

La Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) va enquêter sur les fortes augmentations des prix de vente des gels hydroalcooliques constatés depuis l'apparition de l'épidémie de coronavirus Covid-19 en France. Selon Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, les prix sont parfois "multipliés par deux ou trois", ce qui est "inadmissible". La faute aux "producteurs qui profitent de la situation pour augmenter" leurs tarifs, affirme-t-il mercredi 4 mars sur franceinfo. Gilles Bonnefond se dit favorable à un "encadrement" des prix et conseille aux consommateurs d'utiliser les gels hydroalcooliques uniquement "dans les situations où vous n'avez pas de savon et d'eau accessibles".

franceinfo : Faut-il encadrer les prix des gels hydroalcooliques ?

Gilles Bonnefond : Si ça dérape, comme c'est le cas aujourd'hui, avec des producteurs qui profitent de la situation pour augmenter les prix, je pense qu'encadrer est une bonne chose. Nous, on est habitués à voir des prix encadrés pour tous les médicaments, pour des dispositifs médicaux, s'il faut le faire pour les solutés hydroalcooliques, ça ne nous pose aucun problème. Il faut encadrer à la fois le prix fabricant et à la fois le prix public. Comme ça, au moins, on est tranquilles dans cette période de crise.

Des prix qui s'envolent, concrètement, cela veut dire quoi ?

Cela veut dire qu'ils sont multipliés par deux ou trois. Je viens de voir une annonce sur un grand distributeur en ligne où on est effectivement sur des prix multipliés par deux. C'est inadmissible.

Donnez-vous des consignes à vos adhérents pour qu'ils n'augmentent pas leurs prix ?

Ce qu'on dit aux pharmaciens, c'est de ne pas acheter des solutés alcooliques à des prix prohibitifs. On a aujourd'hui carrément des démarcheurs qui viennent dans des pharmacies proposer des gels hydroalcooliques à des prix extrêmement élevés. On ne sait pas d'ailleurs si ce sont des vrais laboratoires pharmaceutiques ou si ce sont des arnaques. C'est insupportable. On voit bien que des personnes sont en opportunité. Donc il vaut mieux ne pas acheter des gels hydroalcooliques à ces prix, et après se retrouver un peu stigmatisés par les pouvoirs publics, alors qu'on y est pour rien.

L'OMS publie sur Internet une recette pour produire des gels hydroalcooliques à destination des professionnels. Cela peut être une solution pour les pharmaciens et les consommateurs ?

Non. Quand on est sur des gels pour éliminer des virus, il faut avoir des critères de fabrication extrêmement précis, des tests in vitro pour vérifier que le soluté est efficace et détruit les virus. On ne peut pas faire du bricolage. Aujourd'hui, ce qu'il faut donner comme conseil, c'est qu'à chaque fois que vous pouvez utiliser du savon, vous le faites. Vous ne gardez le gel hydroalcoolique que dans les situations où vous n'avez pas de savon et d'eau accessibles.

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