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Covid-19 : les patients actuellement en réanimation "sont des patients non vaccinés", alerte le médecin Patrick Goldstein

La cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, annoncée par Olivier Véran, "est à l'horizon lointain", selon Patrick Goldstein, mais selon lui, tous les propos du ministre de la Santé "sont des propos justes et rationnels."

Article rédigé par franceinfo
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Une infirmière s'occupe d'un patient malade du Covid-19 dans le service de soins intensifs de l'hôpital Lyon-Sud à Pierre-Benite, le 8 septembre 2021. (JEFF PACHOUD / AFP)

"Les patients que nous avons aujourd'hui dans nos services de réanimation sont des patients non vaccinés" contre le Covid-19, a alerté mercredi 10 novembre sur franceinfo le docteur Patrick Goldstein, chef du pôle Urgences et du Samu du Nord au CHU de Lille, alors que l'épidémie de coronavirus repart à la hausse. Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué mercredi soir sur TF1 que "cela ressemble clairement au début d'une cinquième vague". Cette cinquième vague est à un "horizon lointain", précise Patrick Goldstein, assurant que son service de réanimation "n'est pas en tension". Le médecin compte sur la vaccination pour contenir l'épidémie et "ne comprend pas" les réfractaires aux vaccins. "On est dans l'irrationalité."

franceinfo : Est-ce que la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 est à l'horizon ?

Patrick Goldstein : Elle est à l'horizon lointain. Mais tous les propos d'Olivier Véran sont des propos justes et rationnels. Je suis à Lille. On a des échanges réguliers avec nos voisins belges. Nos voisins belges, en une semaine, ont doublé le nombre de patients qui sont entrés en soins critiques. Ces patients sont pratiquement tous des patients non vaccinés. On n'est pas en tension sur les services de réanimation en ce moment. Mais les patients que nous avons aujourd'hui dans nos services de réanimation sont des patients non vaccinés.

Peut-on échapper à cette cinquième vague, alors qu'elle est déjà là chez nos voisins européens ?

Je pense qu'on peut échapper à un impact hospitalier important. Le fait qu'on ait des patients souffrant du Covid, on n'y échappera pas.

"On n'y échappera pas parce que c'est l'hiver, c'est la résurgence des pathologies hivernales."

Patrick Goldstein

à franceinfo

La grippe va arriver. Il faut se faire vacciner contre la grippe. La bronchiolite est là, et vous savez qu'elle nous pose beaucoup de problèmes dans nos hôpitaux. Donc en période hivernale, les gens sont chez eux. On reste chez soi. Les virus circulent. Oui, il va y avoir du Covid. Maintenant, si la vaccination est correctement diffusée et si les gestes barrières sont respectés, nous espérons qu'il n'y aura pas un impact hospitalier majeur et qu'il n'y aura pas de formes graves.

Aujourd'hui, six millions de personnes ne sont toujours pas vaccinées. Comment l'expliquez-vous ?

Je n'ai pas de réponse. Pour moi, on est dans l'irrationalité. Les réponses sont multiples. Il y a une espèce de fantasme collectif sur le danger de ce vaccin. Je ne comprends pas. C'est en dehors de mon système de raisonnement. Ils n'ont pas vu ce qui se passait dans les services de réanimation. Ils ne sont pas au courant de ce qui se passe aujourd'hui en Russie, en Ukraine, en Hongrie. Autant de pays qui sont en train de compter leurs décès par centaines, voire par milliers, tous les jours. Et ce sont des pays où le taux de vaccination est faible. Donc très clairement, aujourd'hui, mortalité et gravité sont totalement corrélées à une vaccination trop faible. C'est indiscutable.

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