Covid-19 : le vaccin Pfizer efficace contre le variant identifié en Inde, mais de façon "légèrement" diminuée, selon l'institut Pasteur
Les chercheurs du centre français ont publié une première mouture de leurs travaux menés en laboratoire, qui doit encore faire l'objet d'une relecture par des pairs. Les résultats suggèrent une très bonne efficacité du vaccin à ARN sur le variant identifié en Inde, malgré une réponse en anticorps moins puissante.
Ces résultats doivent encore être confirmés, mais ils sont plutôt encourageants. Le vaccin Pfizer produit des anticorps qui sont capables de neutraliser le variant du coronavirus identifié en Inde, avec cependant une "efficacité légèrement diminuée" en laboratoire, selon un article en prépublication de l'Institut Pasteur, publié samedi 29 mai. Ce travail présente des résultats in vitro, à la différence des études menées in vivo, dans la vie réelle.
Chez les personnes vaccinées avec deux doses du vaccin Pfizer, les anticorps présents dans leur sérum sanguin sont efficaces sur le variant identifié au Royaume-Uni, mais légèrement moins efficaces contre le variant identifié en Inde, selon ces travaux parus sur le site de prépublication BioRxiv. Malgré "une efficacité légèrement diminuée, d'après les tests en laboratoire, le vaccin Pfizer est probablement protecteur", rassure Olivier Schwartz, coauteur de l'étude et directeur de l'unité virus et immunité à l'Institut Pasteur de Paris.
Une dose d'AstraZeneca pas efficace contre ce variant
Les chercheurs ont également testé l'efficacité du vaccin d'AstraZeneca sur ces variants, mais seulement à partir du sérum de personnes vaccinées avec une seule dose du vaccin britannique, n'ayant "pas accès à des échantillons de vaccinés avec deux doses" au moment de l'étude, a précisé Olivier Schwartz. Les résultats de l'étude, réalisée avec des hôpitaux universitaires français, montrent qu'une dose du vaccin d'AstraZeneca, un vaccin efficace contre le variant identifié au Royaume-Uni, "fonctionne très peu contre les variants" identifiés en Inde et en Afrique du Sud. Une seule dose de ce vaccin apparaît donc "peu ou pas du tout efficace" contre le variant apparu en Inde, souligne le chercheur.
Le variant indien (B.1.617), détecté en Inde en octobre 2020, a depuis diffusé dans de nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni. Ses trois lignées ou sous-groupes principaux (B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3) hébergent certaines mutations qui peuvent augmenter leur potentiel d'échappement immunitaire, c'est-à-dire leur capacité à réduire l'efficacité des anticorps générés par les vaccins, des anticorps acquis naturellement ou administrés à titre thérapeutique. Les chercheurs ont plus précisément étudié le virus B.1.617.2, qui semble plus transmissible que les deux autres versions et qui a été récemment détecté dans une dizaine de pays.
"Nous montrons que ce variant à propagation plus rapide a acquis une résistance partielle aux anticorps", explique Olivier Schwartz. Par exemple, dans "les sérums de patients ayant eu un Covid-19", recueillis jusqu'à un an après les symptômes, ainsi que dans ceux des personnes ayant reçu le vaccin Pfizer, les anticorps restent "neutralisants", mais la réponse est "3 à 6 fois moins puissante contre le B.1.617.2 par rapport au B.1.1.7" (variant né au Royaume-Uni).
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