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Covid-19 : le nombre d'appels au 15 "multiplié par quatre ou cinq" lundi, selon le Samu

Le fait que l'épidémie de coronavirus Covid-19 se répande en Italie a provoqué une forte hausse des inquiétudes en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un centre d'appel du Samu de Paris (illustration). (ALAIN JOCARD / AFP)

Alors que l'épidémie de coronavirus Covid-19 s'étend dans le monde et notamment en Italie, où sept personnes sont mortes des suites de la maladie, François Braun, président du Samu-Urgences de France, a confirmé mardi 25 février sur franceinfo que le nombre d'appels au 15 a été "multiplié par quatre ou cinq" lundi en France.

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franceinfo : Quels sont les signes qui vous alertent quand on vous appelle au 15, le numéro d'urgence du Samu ?

François Braun : Déjà, il ne faut pas se rendre aux urgences ou chez son médecin généraliste pour éviter de contaminer d'autres personnes. Il faut appeler le 15, puisque le Samu est un peu le chef d'orchestre de l'organisation de la prise en charge des patients. Il y a ensuite trois éléments que l'on recherche immédiatement. D'abord, être sûr que les gens viennent bien d'une zone où il y a une contamination. Ensuite, est-ce que les gens ont de la fièvre ? Une fièvre supérieure à 38°C suffit à alerter. Et puis, est-ce qu'ils présentent des signes respiratoires, soit une infection respiratoire de type rhinite de la gorge, ou carrément une toux et une infection respiratoire un peu plus profonde. Dans la phase actuelle, qui est bien une phase où nous essayons d'empêcher l'arrivée du virus, les personnes suspectes sont dirigées vers des hôpitaux pré-identifiés pour un prélèvement, dont on obtient le résultat en deux heures environ, qui nous permet d'éliminer ou de confirmer l'infection au coronavirus.

Constatez-vous déjà au Samu une hausse du nombre d'appels ces dernières semaines ?

Ces dernières semaines, c'était plutôt calme. Mais par contre, hier [lundi], tous les Samu ont eu énormément d'appels, puisque on imagine bien qu'il y a beaucoup plus de gens qui rentrent d'Italie que de Chine, avec une augmentation par rapport aux journées précédentes, en multipliant par quatre ou par cinq le nombre d'appels. Des personnes qui ont mangé italien peuvent être inquiètes, ou alors elles ont croisé quelqu'un dans un aéroport... Nous sommes là pour rappeler un peu aussi les principes. Et quels sont les véritables risques de contamination pour éviter une psychose, qui est souvent très mauvaise conseillère.

La France est-elle prête à faire face à une éventuelle épidémie ? 

Nous avons renforcé les équipes pour répondre aux appels, bien entendu. Nous envisageons, si nous devons passer dans une phase épidémique, de nous renforcer encore plus et de nous doter de moyens supplémentaires, comme par exemple la possibilité de faire de la télémédecine, des visioconférences avec les patients qui nous appelleraient. L'occupation des lits des hôpitaux vient de ce qu'on appelle l'activité programmée, des hospitalisations pour faire des bilans ou faire des interventions chirurgicales programmées. Bien entendu, en cas de crise sanitaire, l'activité programmée laisserait la place à l'activité d'urgence et nous aurions la capacité de prendre en charge les patients graves. En phase épidémique, ne seraient hospitalisés que les patients qui présentent des signes de gravité. Les autres seraient suivis à domicile.

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