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Covid-19 : dans les lycées, fermer les classes mais aussi les groupes de spécialité, le casse-tête du nouveau protocole sanitaire

En première et en terminale, la notion de "groupe classe" s'est estompée derrière celle des enseignements de spécialité. Pour un élève positif, c'est donc plus d'une classe qui est appelée à être fermée.

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Au lycée Jean-de-La-Fontaine dans le 16e arrondissement de Paris, le 7 juillet 2020. Photo d'illustration. (MARTIN BUREAU / AFP)

Pour faire face à une troisième vague de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement a notamment annoncé un "protocole renforcé" dans les établissement scolaires. La nouvelle règle implique une fermeture des classes dès la découverte d'un seul cas. Une mesure effective à partir du lundi 29 mars. "Cela va nécessairement signifier plus de fermetures de classes dans les prochains jours", a reconnu Jean-Michel Banquer, le ministre de l'Éducation nationale, lors d'une conférence de presse vendredi 26 mars.

>> Covid-19 : ce qu'il faut savoir du nouveau "protocole renforcé" mis en place dans les écoles des 19 départements confinés

Concrètement, si un élève est positif, il est placé au moins dix jours à l'isolement, et sa classe ferme pour sept jours. Sous réserve, que d'autres cas ne se déclarent pas dans ce laps de temps. Sinon, on reprend tout à zéro. Attention, il s'agit d'un élève positif car si c'est l'enseignant qui est malade, sa classe ne ferme pas, il est censé être remplacé. 

"Pour une seule élève positive, 75 élèves en éviction"

L’application de cette règle sur le terrain est forcément un peu plus complexe. Il s’agit même d’un vrai casse-tête, particulièrement au lycée. Depuis la réforme du lycée, les élèves de première et de terminale ne sont pas affectés à une seule classe, mais à plusieurs groupes en fonction de leur choix de spécialités. Alors, quand un élève est positif et qu'il faut déterminer qui renvoyer chez soi parmi ses camarades - ou "mettre en éviction", selon le jargon de l'Éducation nationale - cela prend de très grosses proportions. "Dans mon établissement scolaire, une élève de terminale a été testée positive samedi, raconte Marianne Dodinet, proviseur à Paris et membre du syndicat Indépendance et direction. On met en éviction sa classe. Cette jeune fille suit deux enseignements de spécialité, on met également en éviction tous les élèves qui sont dans ces groupes et qui n'appartiennent pas à sa classe. Donc, pour une seule élève positive, on se retrouve avec 75 élèves en éviction. Un tiers des effectifs de la terminale."

Enfin, l'autre angle mort de ce nouveau protocole est que les établissements dépendent majoritairement des familles pour connaître les cas positifs. Si les parents ne le déclarent pas ou ne font pas tester leur enfant, impossible d'aller plus loin. Donc, il y aura clairement des trous dans la raquette. Des cas potentiels à l'école sans que l'établissement n'en soit informé. C'est par exemple ce que nous explique un directeur d'école dans l'Ouest parisien. Il raconte que les cas se multiplient dans son quartier, autour de son établissement, mais pas dans son école, curieusement.

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