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Covid-19 : la France autorise un premier traitement par anticorps de synthèse

Ils seront d'abord administrés "avec prudence dans un cadre hospitalier pour des patients âgés de 80 ans et plus, et qui ont des troubles de l'immunité", a précisé Olivier Véran.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 25 février 2021 à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

C'est peut-être un nouvel outil dans l'arsenal anti Covid-19. Un nouveau médicament par anticorps de synthèse vient d'être autorisé en France pour les patients les plus à risque de formes graves, avec l'espoir de leur éviter hospitalisation et passage en réanimation. "Ce sont des espoirs nouveaux (...) qui renforcent notre arsenal anti-Covid", a déclaré jeudi 25 février le ministre de la Santé Olivier Véran en conférence de presse à propos des "anticorps monoclonaux". C'est celui de l'américain Eli Lilly qui est pour l'heure autorisé en France.

"Quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de ce traitement qui pourront commencer à être administrés avec prudence initialement dans un cadre hospitalier pour des patients âgés de 80 ans et plus, et qui ont des troubles de l'immunité", a ajouté Olivier Véran.

Un traitement reçu par Donald Trump

Selon une note de la Direction générale de la Santé (DGS), il sera aussi à destination des transplantés d'organes comme les greffés du rein, les dialysés, les patients sous chimiothérapies. Le ministre a également évoqué la commande "de dizaines de milliers de doses d'anticorps monoclonaux d'une génération supérieure qui arriveront en France d'ici à la mi-mars".

Outre Eli Lilly, le laboratoire Regeneron (américain également) a lui aussi mis au point un traitement de ce type, ainsi que le sud-coréen Celltrion. Les traitements par "anticorps monoclonaux" avaient connu une certaine notoriété en octobre, lorsque l'ancien président américain Donald Trump, brièvement hospitalisé pour Covid, avait reçu à titre expérimental celui de Regeneron. L'Agence américaine du médicament les avaient autorisés peu après dans le cadre d'une procédure d'urgence.

Pas un traitement miracle

Fabriqués et "clonés" en laboratoire, ces anticorps de synthèse miment l'action des anticorps naturellement produits par le système immunitaire en cas d'infection. Un "anticorps monoclonal" est précisément conçu pour reconnaître et cibler un agent infectieux.

S'ils sont déjà utilisés depuis une trentaine d'années pour traiter cancers ou maladies inflammatoires, leur principe a été adapté au Sars-CoV-2, virus à l'origine du Covid-19 : ils s'attaquent à la fameuse protéine S, qui forme les petites pointes à la surface du virus, qui lui servent de porte d'entrée dans l'organisme. L'anticorps s'agrippe à ces pointes, les empêchant de s'arrimer à la cellule humaine pour l'infecter.

Cette méthode est cependant loin d'être un traitement miracle, en raison notamment de son coût et de son mode d'administration, qui doit se faire à l'hôpital par voie intraveineuse, mais aussi d'interrogations quant à son efficacité sur les variants du Sars-CoV-2.

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