Covid-19 : "Je crois sincèrement qu'on est au bout du tunnel", affirme le chef du pôle Urgence du CHRU de Lille
"Il n'y a rien à attendre du confinement dans les dix jours qui viennent et nous avons bon espoir de voir tout cela sérieusement diminuer, mais avec un délai d’un mois", explique le docteur Patrick Goldstein. "Ce qui va nous tirer d'affaire, c’est la vaccination".
"On a aujourd'hui plus de patients qu'on en a eu pendant la première vague et la deuxième vague", a déclaré vendredi sur franceinfo le docteur Patrick Goldstein, chef du pôle Urgences et du Samu du Nord au CHRU de Lille, alors que le Premier ministre a annoncé jeudi soir de nouvelles restrictions face à la dégradation de la situation sanitaire. Mais il croit "sincèrement qu'on est au bout du tunnel" et notamment en raison de la vaccination.
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franceinfo : Comment accueillez-vous cette décision gouvernementale ?
Patrick Goldstein : Elle est difficile. Elle est totalement incontournable. La seule raison d'aller vers le confinement, c'est la pression sanitaire. C'est la pression sur les hôpitaux. Ce n'est pas le taux d'incidence. C'est bien l'impossibilité qu'il pourrait y avoir, pour nous, de correctement soigner et correctement accepter nos patients. On n'en est pas loin. Sur la région Hauts-de-France, en réanimation, on a aujourd'hui plus de patients qu'on en a eus pendant la première vague et la deuxième vague. Nous n'en avons jamais eu autant. Et nous poussons les murs, c'est-à-dire que nous ouvrons des services de réanimation et nous déprogrammerons.
Pensez-vous qu’on va pouvoir sortir de cette pandémie ?
Je crois sincèrement qu'on est au bout du tunnel. On est au bout du tunnel parce que la différence entre la première et la deuxième vague, c'est qu'on a aujourd'hui une campagne de vaccination massive. Ce qui va nous tirer d'affaire, c’est la vaccination. Le confinement, c'est uniquement pour attendre la vaccination. On commence à vacciner massivement là où cela va très mal. Il faut diminuer la circulation virale.
Je suis fondamentalement persuadé que les grandes difficultés seront derrière nous au mois de juin.
Patrick Goldstein, chef du pôle Urgences et du Samu du Nord au CHRU de Lilleà franceinfo
À partir de quand attendez-vous une baisse de la pression dans les hôpitaux ?
Nous sommes déjà en vraie difficulté. La région Haut-de-France a transféré des patients en régions. On en est aujourd'hui à 36 patients. Beaucoup de patients ont été transférés en Belgique. Il faut vraiment les remercier. Les Belges ont été formidables en assistance et en disponibilité. La semaine prochaine et les 10 jours qui viennent vont être complexes. Il n'y a rien à attendre du confinement dans les dix jours qui viennent et nous avons bon espoir de voir tout cela sérieusement diminuer, mais avec un délai d’un mois. Il nous faudra un mois. Dans quinze jours, on va voir diminuer le taux d’incidence. C'est ce qui s'est passé à Dunkerque. Au bout de quinze jours, diminution du taux d'incidence, pas encore d'effets réels sur la pression hospitalière, mais ça commence à venir quinze jours après. J’ai bon espoir pour quatre semaines.
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