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Covid-19 : "Il vaut mieux fermer une classe" au premier cas, que "toute l'école" plus tard, selon le SNUipp-FSU

Les syndicats enseignants sont reçus jeudi au ministère pour discuter de la rentrée. Ils demandent que les tests salivaires soient "dirigés" et non "aléatoires", que les profs absents soient remplacés et qu'on vaccine au moins les enseignants de maternelle, "très proches" d'élèves qui ne sont pas masqués.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le protocole de fermeture de classe en cas d'identification d'un cas de Covid est prolongé à la rentrée (illustration). (JULIEN PASQUALINI / RADIOFRANCE)

À la rentrée, dans toutes les écoles, dès le premier cas de Covid-19 détecté, la classe devra automatiquement fermer, selon le dernier protocole mis en place, selon nos informations. Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, syndicat des enseignants du premier degré, a convenu jeudi 22 avril sur franceinfo qu’il valait "mieux fermer une classe dans une école qu'attendre quelques semaines et fermer toute l'école". Trois semaines après la fermeture des écoles, les syndicats sont reçus jeudi pour discuter de ce protocole sanitaire qui sera mis en place dès lundi.

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Un cas de coronavirus détecté et la classe sera fermée. Le gouvernement envisage de maintenir cette mesure dans tous les départements à partir de lundi. Êtes-vous satisfaits ?

C’est une mesure que nous avions demandée. Cela faisait partie des demandes pour la réouverture des écoles lundi parce qu'il nous semble important de pouvoir éviter justement de faire circuler le virus dans les écoles. Le virus a circulé avant les vacances. C'est aussi pour cela qu'on a eu beaucoup de cas de contaminations et que les écoles étaient très touchées avant les vacances. Il y aura forcément des fermetures de classes plus importantes parce qu'à partir du moment où il y a un cas, on va fermer. Mais il vaut mieux fermer une classe dans une école qu'attendre quelques semaines et fermer toute l'école. C'est beaucoup plus dommageable pour l'enseignement, pour les enfants et pour les personnels. Après, on a eu beaucoup de problèmes de remplacements avant les vacances. Nous demandons aussi auprès du ministère d'avoir des recrutements de personnels remplaçants parce que les enseignants, malheureusement malgré nos demandes, ne sont pas vaccinés. Ils seront donc forcément cas contact ou positif lorsqu'ils auront des contacts avec des gens qui sont positifs au Covid-19 et de fait, absents pendant un certain temps des classes.

"Ce problème de remplacements est très dommageable pour l'école parce qu'on a eu des écoles qui fonctionnaient avec la moitié seulement des enseignants et on accueillait pourtant les élèves."

Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU

à franceinfo

Et quand les élèves sont accueillis et que l'enseignant n'est pas là, ils sont répartis dans les autres classes. Cela charge les classes de l'école, et puis, cela fait du brassage d'élèves, ce qui est contraire au protocole.

Le gouvernement vise un million de tests salivaires par semaine. Cela vous parait possible ?

On a bien du mal à atteindre les 300 000 actuellement puisqu'on était plutôt sur 240 000 tests réalisés lors de la dernière semaine d’ouverture. C'est très peu. L'objectif d’un million est louable, mais je ne sais pas si on pourra les réaliser. D'abord, il faut du personnel pour les mettre en œuvre, et puis il faut l'accord des parents. Il faut que ces tests soient bien dirigés et qu'on ne le fasse pas de façon aléatoire dans des écoles où le taux d'incidence est très faible. Il faut vraiment qu'il soit dirigé dans les écoles où il y a des cas positifs pour vraiment tester tous les élèves et pouvoir mettre à l'abri dès qu'il y a une chaîne de contamination. Et puis, il faudra bien sûr les mettre en œuvre dans les départements où le taux d'incidence est très fort. Je pense notamment à la région parisienne.

La vaccination n’est pas ouverte à tous les enseignants contrairement à ce que vous demandiez. Progresse-t-elle chez les 55 ans et plus ?

Les 55 ans et plus, cela représente que 13 % des enseignants du premier degré. C’est une partie très fine de la profession. On a énormément de personnels qui ont moins de 50 ans et qui parfois sont vulnérables, donc ils ne peuvent pas être en classe actuellement. Ils sont mis à l'abri parce qu'ils sont vulnérables. Ils voudraient se faire vacciner et ne le peuvent pas. On pourrait améliorer les choses. Abaisser l'âge de la vaccination pour les enseignants et puis vacciner les enseignants qui sont très proches des élèves, notamment je pense aux enseignants de maternelle avec des élèves qui ne sont pas masqués. C'est important pour que nos écoles restent ouvertes et pour protéger la population enseignante de faire de cette vaccination une priorité.

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