Covid-19 : il est "difficile" de répondre à l'appel du gouvernement, "on est déjà très sollicités", estime un syndicat d'infirmiers libéraux
La majoration financière proposée par l'exécutif afin d'encourager les professionnels de santé à renforcer les hôpitaux n'est pas suffisamment attractive, selon le syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL).
Catherine Kirnidis, présidente du syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), a estimé samedi 10 avril sur franceinfo qu'il était "difficile" de répondre à l'appel du gouvernement "dans la mesure où on est déjà très, très sollicités sur le terrain". L'exécutif a encouragé tous les professionnels de santé à renforcer les hôpitaux pour faire face à l'épidémie de Covid-19 avec une majoration financière à la clé de 125 à 200 euros par jour. "Ce n'est pas suffisamment attractif", a-t-elle assuré.
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franceinfo : les infirmiers libéraux vont-ils répondre à cet appel ?
Catherine Kirnidis : Il nous paraît difficile d'encourager les infirmiers libéraux à répondre à cet appel dans la mesure où on est déjà très, très sollicité sur le terrain. Les infirmiers libéraux sont en ville sur les suivis des patients à l'isolement, sur la vaccination dans les centres. Maintenant, les infirmiers vont tenter d'organiser la vaccination à domicile qui n'est pas facile et simple à organiser. Tous ces engagements, on les fait sur nos temps de repos parce que nous avons le suivi de nos patients qui continue à domicile et qui ne faiblit pas. Depuis un an, on a beaucoup plus d'activités et il paraît difficile que les infirmiers libéraux puissent encore se dégager ou de façon très sporadique.
La rémunération serait augmentée "de 125 à 200 euros par jour" pour ceux qui se mobiliseraient pour rejoindre l'hôpital. Est-ce assez incitatif ?
Deux-cent-vingt euros par jour avec l'engagement que cela implique et l'organisation que ça impliquerait, plus de jours de repos, ce n'est pas suffisamment attractif. Après, on ne veut pas décourager les infirmiers qui peuvent et souhaitent le faire.
"C'est très bien, mais 220 euros par jour de travail sur des postes en tension, qui vont être difficiles, cela ne me paraît pas suffisant."
Catherine Kirnidis, présidente du syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL)à franceinfo
Après, la question qui se pose, c'est comment se fait-il que dans les hôpitaux, il y a un manque de personnel aussi important ? Effectivement, la question des salaires a été très largement évoquée par nos confrères salariés et est sans doute en partie responsable des difficultés à recruter à l'hôpital.
Les infirmiers retraités pourraient-ils se mobiliser ?
Je ne sais pas. On fait appel aussi aux retraités pour pouvoir renforcer les centres de vaccination et les fameux vaccinodromes où on invite aussi les retraités à venir. Au-delà des difficultés de rémunérations qui sont en passe semble-t-il d'être réglées, on a quand même des difficultés à recruter des retraités pour différentes raisons. D'abord parce qu'il y a quand même l'appréhension, compte tenu de l'âge des professionnels de santé, de l'exposition aux risques, même si la plupart sont vaccinés, et puis, ce sont des carrières qui sont fatigantes, épuisantes. Même dans les centres de vaccination, les jeunes retraités veulent bien faire un peu de vaccin, mais il y a un épuisement de la profession qui est assez générale.
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