Covid-19 : Fermer des établissements scolaires jusqu'à la fin des vacances d'hiver est "indispensable" estime la secrétaire générale d'un syndicat de médecins scolaires
Les médecins de l'Éducation nationale demandent la fermeture de tous les établissements scolaires pour toutes les vacances, soit quatre semaines, pour enrayer l'épidémie de Covid-19 en milieu scolaire.
C'est une demande des médecins scolaires qui réclament la fermeture des établissements scolaires dès ce lundi et jusqu'à la fin des vacances d'hiver face à "l'augmentation très rapide des contaminations". Invitée de franceinfo lundi 8 février, Claudine Némausat, secrétaire générale adjointe du SNMSU-Unsa Éducation, le premier syndicat des médecins scolaires et universitaires. "Nous pensons que c'est indispensable pour casser les chaînes de contaminations", précise Claudine Némausat.
franceinfo : Vous dites que les cas de contamination se sont aggravés ces dernières semaines, ces derniers jours ; or le ministère de l'Education fait part d'un nombre de cas stables.
Claudine Némausat : Dans l'académie de Montpellier, où je travaille, la première semaine de cours après les vacances de Noël, il n'y avait aucune classe ni structure fermée. La semaine dernière, il y avait huit structures scolaires, sept écoles et un collège, et 25 classes fermées dans des établissements qui restaient ouverts. Ce sont des cas positifs d'enfants, soit asymptomatiques qui ont été testés, soit cas contact qu'on a aussi testés.
Le nouveau protocole, notamment le fait que seuls les masques chirurgicaux ou les masques en tissu de type 1 sont désormais autorisés pour les élèves et les enseignants, ne suffirait pas ?
Il est difficile à appliquer. Les masques Afnor de type 1 tout le monde n'en dispose pas. Il faudrait qu'il y en ait dans les écoles, et que la personne qui accueille les enfants le matin s'assure que chaque masque correspond bien à la recommandation. Pareil pour la restauration scolaire. Le nouveau protocole recommande le non brassage des élèves et une distance de deux mètres à la cantine entre les élèves de différentes classes. Il y a des endroits où c'est possible d'appliquer le nouveau protocole, d'autres où c'est pratiquement impossible. Par exemple, une ville rurale où un restaurant scolaire accueille des élèves de plusieurs écoles, c'est évident qu'il y a un brassage, cela ne peut pas être complètement cloisonné.
Est-ce que dans l'Éducation nationale on est désormais plus réactifs pour identifier les cas contact et faire du traçage, plus réactif pour fermer des classes ?
Dans certains départements, les médecins de l'Éducation nationale ne font plus que cela. Malheureusement, certains n'ont pas le temps de traiter tous les cas déclarés. Par exemple, des cas déclarés dans l'après-midi sont traités que le lendemain, il y a un délai dans la prise en charge. Dans les établissements scolaires, il n'y a aucune intervention de l'ARS et de la CPAM. Ce sont uniquement les personnels de l'Éducation nationale qui font ce tracing.
Faire cours par demi-classe, fermer la cantine, est-ce que ce serait une solution ?
C'est toujours le même principe de faisabilité. Faire cours par demi-classe dans les lycées, c'est déjà bien appliqué, mais c'est plus compliqué dans d'autres structures comme les écoles et collèges. Pareil pour les cantines : il y a énormément d'enfants demi-pensionnaires, ils ne vont pas manger dans leurs classes, manger froid pendant un mois. C'est compliqué à mettre en place. Si on ne ferme pas aujourd'hui, on risque de fermer plus tard et plus longtemps. C'est notre crainte.
Devrons-nous vacciner les enfants ?
Je ne suis pas en capacité de décider, mais il me semble que les enfants ne sont pas prioritaires. Tant qu'il y avait les premières études sur les enfants, qui disaient qu'ils étaient peu contaminants et contaminés, c'était assez confortable. Mais depuis qu'on dit que les petits, même en maternelle, sont cas contacts et qu'on doit s'occuper des cas contacts de cas contacts, on est très inquiets. Je ne pense pas que le vaccin arrivera avant la fin de cette année scolaire, donc ça risque d'être compliqué de finir l'année dans ces conditions.
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