Couvre-feu : Gérald Darmanin raille « la politique des grincheux », en réponse à un sénateur
Lors des questions au gouvernement du Sénat, un sénateur LR a interpellé le gouvernement sur l’application variable du couvre-feu le soir de la demi-finale de Roland-Garros ou sur le port du masque aléatoire chez plusieurs ministres en campagne. Le ministre de l’Intérieur, lui-même visé, s’est étonné que son contradicteur ne se réjouisse pas de l’annonce anticipée de la fin du couvre-feu.
Pour le sénateur de Saône-et-Loire Fabien Genet (rattaché au groupe LR), la décision du gouvernement de mettre fin au couvre-feu avant la fin juin est « bienvenue ». Mais lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, ce 16 juin, le parlementaire bourguignon a monté en épingle des comportements à plusieurs vitesses au sommet de l’Etat. « Ces derniers jours nous interrogent sur votre façon de gouverner le pays », s’est étonné le sénateur.
L’ancien maire de Digoin a ainsi fait le parallèle entre la dispersion musclée des jeunes fêtards sur l’esplanade des Invalides dans la nuit du vendredi 11 juin et la tolérance, accordée aux spectateurs qui assistaient à un match de demi-finale de tennis entre Novak Djokovic et Rafael Nadal. « Les privilégiés des loges de Roland-Garros scandaient "merci Macron, merci Macron" en hommage à celui qui les avait autorisés à ne pas respecter le couvre-feu », s’est exclamé Fabien Genet, parlant d’un « en même temps » vécu comme « une injustice devant le fait du prince ».
« Vous ne pouvez pas vous réjouir que les Français soient manifestement heureux de revivre ? »
Alors que Jean Castex vient à peine d’annoncer la fin du port obligatoire du masque en extérieur dans la plupart des cas, le sénateur de droite a énuméré les ministres aperçus pendant la campagne des régionales en public, et sans masque : Marlène Schiappa à Paris chantant sur une estrade pendant un meeting, Gérald Darmanin intervenant dans un « espace clos » à Dijon, ou encore le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti en pleine altercation avec le candidat RN Damien Rieu, dans une rue de Péronne (Somme). « A court d’arguments, il n’avait plus que ses postillons à offrir contre son adversaire identitaire », a reproché Fabien Genet, redoutant que l’attitude « irresponsable » ne suscite « l’incompréhension et la colère » des Français dans les urnes.
C’est le ministre de l’Intérieur qui a été envoyé pour la réponse du gouvernement. « En fait, Monsieur le sénateur, en écoutant votre question, je me dis que c’est la politique des grincheux qui vous suffit. Vous ne pouvez pas vous réjouir que les Français soient manifestement heureux de revivre ? » Ironisant sur le ton « posé » du sénateur, Gérald Darmanin n’a pas manqué de relever qu’aucune question n’avait porté sur le rythme de la vaccination, qui avait fait l’objet de critiques de l’opposition « pendant des mois et des mois ». « Nous pouvons enfin retrouver une vie à peu près normale […] Pour une fois, avouez que nous avons tenu la barre », s’est félicité le ministre, avant de comparer la France à ses voisins. Citant par exemple le Royaume-Uni, où la dernière étape de la levée des restrictions a été rallongée, ou encore les pays qui ont « reporté des élections » (c’est le cas de l’Italie).
Au lendemain du match France-Allemagne, premier match des Bleus dans l’Euro 2021, Gérald Darmanin a en outre souligné que le respect du couvre-feu de 23 heures avait été « appliqué avec mansuétude ».
Parcoursup : "Cette procédure permet enfin d'arrêter la question de l 'autocensure et de renforcer la reconnaissance du mérite."
En fin de séance des questions d’actualité au gouvernement, un sénateur LR s’est également inquiété des critères retenus dans les processus d'admission Parcoursup : “Les critères académiques sont-ils toujours prépondérants ?”
Ce à quoi la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a répondu que ces critères étaient publics, avant d’insister sur le fait que “cette procédure permet enfin d'arrêter la question de l'autocensure et de renforcer la reconnaissance du mérite : c'est aujourd'hui 91,7% des lycéens qui préparent le bac général ont eu une proposition et 93% des lycéens boursiers qui préparent le bac général, soit un point de plus.”
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