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Couvre-feu en Ille-et-Vilaine : "Il faut aller au-delà" des "mesures qui avaient déjà été mises en œuvre", déclare le président du département

Jean-Luc Chenut craint les dommages collatéraux sur l'économie avec notamment une forte hausse du nombre de bénéficiaires du RSA. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Chenut en novembre 2018.  (PHILIPPE RENAULT / MAXPPP)

A partir de samedi 24 octobre, 38 départements supplémentaires devront observer un couvre-feu à partir de 21 heures, pour contenir la propagation du Covid-19"On comprend qu'il y a une forme d'obligation collective à participer à l'inversion d'une tendance qui est préoccupante", a estimé sur franceinfo Jean-Luc Chenut, le président du conseil départemental d'Ille-et-Vilaine, concerné par la mesure. "On peut considérer qu'il faut aller au-delà aujourd'hui", a-t-il ajouté

Le nombre de bénéficiaires du RSA en forte hausse 

"On espère aussi qu'il y aura des modes de suivi extrêmement précis permettant d'infléchir un peu et de desserrer la contrainte, dès que cela sera possible", a affirmé Jean-Luc Chenut. Il craint les conséquences économiques de cette mesure : "Ça reste bien sûr toujours une épreuve. C'est quelque chose qui est anxiogène. Et puis, il y a des effets collatéraux immédiats trop nombreux, comme sur les gérants de café qui vont rentrer dans un dispositif de fermeture intégrale".

Le président du département s'inquiète aussi de la "très forte progression du nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active, mais dans des proportions inconnues jusque-là. Et je crains que le dernier trimestre soit encore très mauvais sur ce plan, avec les conséquences humaines et sociales qui vont avec", a déploré Jean-Luc Chenut. Par rapport à l'année dernière, le département doit désormais aider 19 000 personnes, soit 2 000 de plus. "C'est 15 millions de financement de plus à la charge du département", s'est-il inquiété alors que "le soutien de l'État aujourd'hui représente moins de 5% de nos contraintes budgétaires supplémentaires".

Je pense aussi qu'aujourd'hui, l'impératif de santé, l'impératif de protection sanitaire est un enjeu qui doit mobiliser chacun dans l'exercice de ses responsabilités.

Jean-Luc Chenut

à franceinfo

Jean-Luc Chenut a expliqué que la situation s'est dégradée dans le département, qui concentre 50% des cas positifs de Bretagne, alors qu'il ne représente qu'un tiers de sa population. Le président d'Ille-et-Vilaine a évoqué l'évolution géographique du virus dans son département : "Si, au départ, le phénomène était concentré sur la métropole, les derniers indicateurs montrent que les taux de positivité les plus élevés sont dans des communautés de communes qui sont à 30, 40 km de Rennes."

Pourtant, le président du département s'est étonné du placement en alerte maximale de son territoire : "Nous avions jusque-là des taux, des indicateurs qui nous mettaient quand même sensiblement en deçà des départements déjà concernés. Je dirais que la surprise vient de l'abaissement important des seuils. Je crois que nous sommes le dernier département en termes d'indice qui bascule dans ce dispositif. Mais désormais, c'est une réalité avec laquelle il faut composer", a-t-il expliqué.

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