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Coronavirus : pourquoi le déplacement de 3 000 supporters italiens pour le match de Ligue des champions entre Lyon et la Juventus a été maintenu

Le champion d'Italie affronte l'Olympique lyonnais en 8e de finale aller de la plus prestigieuse des compétitions de clubs, mercredi soir (21 heures) au Groupama Stadium de Lyon.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le Groupama stadium de Décines (Rhône), le 27 novembre 2018. (AHMAD MORRA / PRO SPORTS IMAGES LTD / AFP)

A quelques heures du coup d'envoi, ils ont pris la plume pour exprimer leur "inquiétude". Trois députés de La République en marche ont écrit au nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, pour lui demander d'interdire, en raison de l'épidémie de coronavirus, la venue de 3 000 supporters italiens au Groupama Stadium pour le match de Ligue des champions entre l'Olympique lyonnais et la Juventus de Turin, mercredi 26 février (21 heures).

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"Il nous semble qu'une mesure visant à interdire aux supporters visiteurs d'assister à ce match de football pourrait permettre de limiter considérablement les risques de propagation", écrivent les députés du Rhône Thomas Rudigoz, Jean-Louis Touraine et Danièle Cazarian dans une lettre adressée mardi au ministre et diffusée mercredi sur Twitter.

Peu soupçonnables de vouloir mettre le gouvernement en difficulté, les élus de la majorité estiment toutefois que "le principe de précaution impose de prendre toutes les mesures adéquates afin de limiter autant que possible la pandémie" de Covid-19. Car l'Italie est particulièrement touchée par la maladie : les autorités transalpines ont annoncé mercredi après-midi un douzième mort lié au coronavirus et 374 cas de contamination recensés. Un bilan bien plus élevé qu'en France, où le virus a fait deux morts et où quatre personnes contaminées sont actuellement hospitalisées.

Plusieurs cas identifiés dans le Piémont

Dans ce contexte de forte propagation du nouveau coronavirus de l'autre côté des Alpes, pourquoi donc ne pas avoir interdit aux supporters turinois de se rendre dans les travées du Groupama Stadium de Décines ? Contactée par franceinfo, la Direction générale de la santé justifie ce choix par le fait que, à la différence de la Lombardie ou la Vénétie, la région piémontaise n'est pour l'heure pas considérée comme un foyer de l'épidémie.

Une position réaffirmée mercredi en début d'après-midi par le ministre de la Santé. "Nous prenons des décisions fondées sur un rationnel scientifique et médical. (...) Il n'y a pas de malades identifiés à Turin ou dans la zone du Piémont. La ville se situe à 200 km des zones dites à risque : il n'y a donc pas de données médicales ou de données épidémiologiques qui préconiseraient d'interdire cet événement", a justifié Olivier Véran.

Je le redis : nous sommes là dans le cadre d'un match face à Turin. Il n'y a pas de malade à Turin. Il ne s'agit pas d'une zone à éviter en Italie.

Olivier Véran

Le ministre de la Santé n'était alors vraisemblablement pas au courant que trois cas de coronavirus avaient été recensés par la Protection civile italienne dans la région turinoise, comme l'indique un communiqué publié mercredi midi.

Autre problème de taille : quand bien même la zone du Piémont aurait été épargnée par le virus, les Bianconeri possèdent des fans clubs officiels dans toute l'Italie, comme le montre une carte du site officiel de la Juventus. Un journaliste de l'AFP présent à Lyon a ainsi pu rencontrer dans les rues de la ville des tifosi venus notamment de la région d'Emilie-Romagne, où les autorités italiennes ont dénombré trente cas de coronavirus.

Signe supplémentaire de l'incohérence de la situation : la Juventus jouera dimanche à domicile à huis clos, à l'occasion du choc du championnat italien contre l'Inter Milan, pour éviter tout risque de propagation du coronavirus.

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