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Coronavirus : "Les trafics de stupéfiants connaissent un ralentissement, voire un coup d'arrêt"

Fermeture des frontières, mesures de confinement, renforcement des contrôles... La pandémie de coronavirus a un fort impact sur le marché criminel de la drogue en France, explique à franceinfo Samuel Vuelta-Simon, directeur adjoint de l’Office anti-stupéfiants (Ofast).

Article rédigé par franceinfo
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Samuel Vuelta-Simon, directeur adjoint de l'Ofast, ci-contre à Marseille, mardi 17 septembre 2019, dans le cadre de la présentations du plan de lutte contre les trafics de stupéfiants. (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

Le trafic de stupéfiants en France est fortement perturbé par le coronavirus. La marchandise se fait de plus en plus rare, et les organisations criminelles cherchent à trouver de nouveaux moyens de transport. En France, "les trafics de stupéfiants connaissent un ralentissement voire un coup d'arrêt", a expliqué, samedi 11 avril sur franceinfo, Samuel Vuelta-Simon, directeur adjoint de l’Office anti-stupéfiants (Ofast).

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franceinfo : Le trafic de drogue est-il à l'arrêt depuis un mois ?

Samuel Vuelta-Simon : Absolument. Comme toute activité dans le monde, les trafics de stupéfiants connaissent un ralentissement voire un coup d'arrêt en raison des mesures édictées par les gouvernements pour confiner les personnes et éviter la propagation du coronavirus. En France, 90% de l'approvisionnement en résine emprunte la route. C'est beaucoup plus difficile de la faire venir par la route parce qu'il y a une série de contrôles pour éviter la rupture du confinement.

Comment font les trafiquants ?

Les restrictions rendent l'installation d'un point de vente dans la rue plus difficile. Les réseaux privilégient donc un peu plus Internet pour la vente et la revente. Il y a une nervosité et une contraction du marché. Il y a une augmentation des prix qui oscille entre 40% et 60% dans la majorité des régions françaises sauf les frontalières. Cette hausse des prix fait que les bénéfices dégagés sont plus importants.

Le problème se pose-t-il de la même manière pour toutes les drogues ?

On a observé qu'à l'international, la production de drogue est tout aussi importante. Pour la cocaïne, la Colombie ferme ses frontières dont on pense que le marché va s'effondrer, par contre pour le Brésil qui reste ouvert, cela permet des envois de drogue vers d'autres continents. En Guyane, avec la fin des vols commerciaux, le phénomène des mules (personnes qui avalent de la drogue pour la transporter) utilisé par les réseaux criminels s'est arrêté.

Qu'en est-il du trafic par bateaux ?

Le contrôle d'un bateau est difficile surtout s'il s'agit d'un porte-conteneurs parce que cela freinerait l'activité économique. C'est le vecteur principal. On le sait, on l'a constaté. On a pu intervenir sur plusieurs affaires d'importance, notamment une qui concernait trois tonnes de cocaïne saisies à Marseille. Les bateaux sont le vecteur privilégié pour l'arrivée de la cocaïne en provenance du continent américain.

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