Coronavirus : les annulations de classes de neige "encouragées" par "le manque de consignes" du ministère de l'Éducation, déplorent les élus savoyards
Les centres d'hébergement sont les premiers touchés mais derrière, il y a toute l'activité économique de la montagne qui est menacée, s'inquiète Nicolas Rubin, maire de Châtel.
La crise sanitaire liée au coronavirus provoque l'annulation en série de classes de neige cet hiver avec des conséquences économiques et sociales importantes pour les stations de ski, s'inquiètent les élus de montagne. "Le manque de consignes" de la part notamment du ministère de l'Éducation nationale "encourage" les annulations des classes de neige, a affirmé jeudi 10 septembre sur franceinfo Nicolas Rubin, maire de Châtel, président de l’association des maires de Haute-Savoie.
franceinfo : Vous enregistrez beaucoup d'annulations ?
Nicolas Rubin : Avant tout, ce sont les propriétaires de centres d'hébergement et de vacances qui reçoivent ces messages négatifs à la fin de saison d'été alors que certains établissements se préparaient déjà pour accueillir de jeunes publics à l'automne. Et là, ils ont déjà des annonces d'annulations pour l'hiver 2020-2021. Ce qui est très préoccupant pour l'activité qui est la leur et surtout pour l'activité parallèle qui concerne la destination montagne.
Des annulations qui devraient se multiplier. Cela vous inquiète ?
Oui, les organisateurs de séjours nous disent que leurs donneurs d'ordre qui sont les prescripteurs de séjours prennent des décisions très rapides d'annulation par manque de consignes du ministère de l'Éducation nationale. On aimerait bien que les chefs d'établissement, les donneurs d'ordre et les organismes prescripteurs de séjour puissent avoir des consignes claires de leur autorité de tutelle pour prendre des engagements et ne pas annuler de manière très facile à cette époque de l'année, en sachant que les départs vont s'organiser après les vacances de Noël sur la période de janvier à avril 2021 et qu'aujourd'hui, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure.
C'est un peu tôt pour ouvrir le parapluie, si vous me permettez l'expression.
Nicolas Rubin, maire de Châtelà franceinfo
Cela représente quoi économiquement ces classes de neige ?
Derrière toute l'activité économique de ces jeunes publics qui seront des publics en devenir adultes pour la suite du déroulement de leur vie, Il y a évidemment des moniteurs de ski, les accompagnateurs en moyenne montagne qui font découvrir des choses exceptionnelles aux enfants, les domaines skiables, et notamment les petits domaines skiables qui consacrent des prix très accessibles pour ces jeunes publics et leurs familles et qui vont être encore une fois fragilisés dans leur activité. Il y a l'emploi, de manière générale. Ça nous préoccupe beaucoup pour cette saison à venir.
Plus généralement, vous craignez que les Français ne soient pas dans les stations cet hiver ?
Paradoxalement, ils ont été vraiment très présents cet été sur les destinations montagne. Et on a déjà des réservations qui viennent beaucoup du territoire national. Maintenant, on aimerait aussi que les enfants soient considérés. Je crois que ce n'est pas le moment que tout le monde mette un genou à terre. Le pays a besoin aussi de garder la tête haute. Il faut que chacun y mette du sien pour qu'on s'accompagne tous ensemble et accompagner ces jeunes publics vers la destination montagne.
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