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Coronavirus : la France a-t-elle envoyé des tests de dépistage en Algérie ?

Un millier de tests de diagnostic ont été acheminés en Algérie pour ralentir la propagation de l’épidémie de coronavirus. Mais c’est l’Institut Pasteur qui les a envoyés aux autres établissements de son réseau international, et non pas l’État français.

Article rédigé par franceinfo - Emeline Ferry
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Capture écran d'un article qui affirme que la France a envoyé des tests de dépistage pour le coronavirus à l'Algérie.  (CAPTURE D'ÉCRAN)

La rumeur est très partagée sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Des articles publiés sur des sites propageant régulièrement des fausses informations affirment que la France aurait envoyé gratuitement 5 000 tests de dépistage du coronavirus à l’Algérie. Ils reprennent des éléments publiés par le site d’actualité Algerie Part. Si des tests ont bien été envoyés de la France vers l’Algérie, c’est l’Institut Pasteur qui est derrière cet envoi et non l’État français. Les chiffres qui circulent sont également faux. La Cellule Vrai du faux de franceinfo vous explique pourquoi. 

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Une opération menée par l’Institut Pasteur et financée par l’Union européenne

Face à l’épidémie de Covid-19, les pays s’organisent et la solidarité se met en place pour limiter la propagation du virus. Samedi 14 mars, des tests de dépistage ont bien été envoyés de France vers l'Algérie par l’Institut Pasteur, qui compte une trentaine d’établissements dans le monde. "Pour la coordination de ce réseau, on a monté depuis longtemps des projets de préparation aux réponses épidémiques, explique Pierre-Marie Girard, directeur du réseau international des Instituts Pasteur. Dans ce cadre-là, nous avons un grand programme avec 22 pays. Il y a d’abord eu de la formation et depuis le début de l’épidémie, il y a des appuis que l’on apporte en envoyant en urgence des tests de diagnostic." 

Le directeur du réseau international des Instituts Pasteur conteste en revanche le chiffre de 5 000 tests envoyés en Algérie. "C’était plutôt un millier", rectifie Pierre-Marie Girard qui précise que cette opération est financée par l’Union européenne. Les kits de dépistage ont été envoyés à l’Institut Pasteur d’Alger qui les achemine ensuite dans les différents laboratoires du pays. "Avec ce programme, on a dû envoyer des tests de diagnostic dans une vingtaine de pays : au Liban, en Arménie, en Bosnie, en Géorgie et puis beaucoup en Afrique, en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Sénégal", complète Pierre-Marie Girard.

Aider les pays qui sont encore au début de l’épidémie

Le directeur du réseau international des Instituts Pasteur explique qu'il est nécessaire d’aider les pays d’Afrique dans la lutte contre le Covid-19. "Quand on a une pandémie, il y a une solidarité au sein des pays mais elle doit aussi être à l’échelon mondial et en particulier dans des pays démunis", estime Pierre-Marie Girard.

On sait qu’il y a une catastrophe qui s’annonce en Afrique. Si on commence à se dire qu’on va réserver les tests pour les pays du Nord, ça me paraît moyenâgeux comme position. 

Pierre-Marie Girard

à franceinfo

La réception par l'Algérie de ce millier de tests est "particulièrement importante parce qu’ils sont en début d’épidémie", poursuit Pierre-Marie Girard. Au moment de l'envoi, l'Algérie comptabilisait deux décès et 26 cas confirmés. "En France, au début, il y a eu une stratégie de dépistage des cas contacts très rapidement pour essayer de ralentir le processus. Eux, ils en sont là, et c’est bien normal qu’on se préoccupe des pays d’Afrique et des pays de l’Est", conclut le directeur du réseau international des Instituts Pasteur. 

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