Coronavirus : "Il fallait vraiment arrêter l’usine, la direction a trop tardé" témoigne le délégué CGT de PSA-Mulhouse, fermé lundi
Le groupe PSA a annoncé lundi 16 mars l'arrêt de toutes ses usines en Europe au cours de la semaine, en raison du coronavirus, et notamment celle de Mulhouse. Le Haut-Rhin est un foyer important de l'épidémie.
"Il fallait vraiment arrêter l’usine, la direction a trop tardé", estime ce lundi 16 mars auprès de France Bleu Alsace Julien Wostyn, délégué central de la CGT sur le site PSA de Mulhouse (Haut-Rhin). Le constructeur automobile a annoncé le même jour l'arrêt de toutes ses usines en Europe au cours de la semaine, en raison du coronavirus.
"Au départ, la direction ne s’orientait pas vers cette solution, explique le syndicaliste. Et puis, au fil des heures, elle a fini par reconvoquer les syndicats pour dire que le groupe PSA arrêtait toutes ses usines. La direction a trop tardé pour arrêter", estime le syndicaliste.
Il aurait fallu prendre cette décision il y a déjà plusieurs jours, quand on voit la situation dans le département, la situation à l'hôpital de Mulhouse, et puis tout ce que les experts disent en la matière...
Julien Wostyn, délégué central de la CGT chez PSA-Mulhouseà France Bleu Alsace
PSA Automobiles emploie 51 000 salariés en France dont près de 6 000 dans cette usine du Haut-Rhin, alors que la région Grand Est est la plus touchée de France par le coronavirus. Les établissements du Haut-Rhin ont deux semaines de recul sur l'épidémie, après l'infection de nombreuses personnes lors d'un rassemblement évangélique à Bourtzwiller.
"Tous les jours, il y a des salariés qui étaient renvoyés chez eux avec des symptomes du Covid-19"
Selon les chiffres de l'Agence régionale de santé du Grand Est du dimanche 15 mars, le bilan du coronavirus Covid-19 dans la région est de 1 378 cas confirmés dont 688 dans le Haut-Rhin. "Tous les jours, il y a des salariés qui étaient renvoyés chez eux avec des symptômes du Covid-19", poursuit Julien Wostyn. "On ne peut pas dire à toute la population qu’il faut se confiner, éviter les contacts ou même les arrêter, alors que d'un autre côté, on continuait à faire tourner les usines, ça n'a vraiment aucun sens."
Et Julien Wostyn de conclure : "Si on veut faire barrage au virus, on ne peut pas continuer à faire tourner la vie économique comme si de rien n'était. Il fallait vraiment arrêter l'usine. On est quand même une petite ville ici, avec près de 6 000 salariés. C'était plus qu'indispensable."
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