Coronavirus : 20 000 masques non conformes, le maire de Pertuis admet s'être "fait rouler" par un vendeur
Tissu trop fin, grosses mailles... En ouvrant les cartons, mauvaise surprise : non seulement les certificats de conformité brillaient par leur absence mais surtout à l'oeil nu, on pouvait constater que la qualité des masques était loin de garantir la filtration nécessaire pour se protéger.
Le maire de Pertuis, près d'Aix-en-Provence dans le Vaucluse, a annoncé lundi 11 mai que les masques qu'il doit distribuer aux habitants de sa ville ne sont pas conformes aux normes, a rapporté France Bleu Vaucluse. "On s'est fait rouler", affirme Roger Pellenc. La commune, qui a pris un arrêté autorisant les commerçants à imposer le port d'un masque de protection aux clients, avait commandé 45 000 masques de protection pour ses 21 000 habitants et a reçu "des morceaux de drap attachés avec des élastiques", selon le maire, qui affirme avoir été trahi par le vendeur et annonce qu'il portera plainte.
Ni certificat de douanes, ni de conformité
Roger Pellenc raconte mardi 12 mai sur franceinfo que les masques reçus ont été livrés dans des cartons "en vrac et pas regroupés par 10 ou 15". Il a tout de suite vu à l'oeil nu que la qualité était loin d'être au rendez-vous. De plus, ni certificat des douanes, ni certificat de conformité aux normes française ou allemande n'étaient présents. "Au microscope, j'ai regardé la finesse du tissu pour voir s'il pouvait arrêter les particules de 5 microns, qui sont les particules les plus petites qu'on peut transférer quand on parle ou quand on respire".
Les trous entre le tissage, font entre 50 et 100 microns, et ne peut donc pas arrêter les particules de 5 microns. C'est une escroquerie. Une escroquerie internationale".
Roger Pellenc, maire du Pertuisà franceinfo
Le maire dit avoir immédiatement appelé le fournisseur français, "connu dans sa profession normale de vente de matériels pharmaceutiques" qui dit avoir acheté à un distributeur italien qui lui-même s'est fourni en Bulgarie. "C'était quelqu'un à qui on pensait pouvoir faire confiance. Mais le résultat c'est qu'en période de pénurie il y a des petits malins qui font un marché parallèle", se désespère Roger Pellenc.
Le maire a expliqué dans une vidéo à ses administrés que, mis devant le fait accompli, il a décidé de maintenir la distribution. Mais chaque habitant recevra quatre masques au lieu de deux afin de pouvoir en superposer deux à la fois. "Il y aura une plainte, bien sûr, confirme Roger Pellenc. J'ai saisi le laboratoire des pompiers d'Aix-en-Provence, où il y a une installation pour analyser toutes les fournitures que reçoivent les pompiers. Ils vont analyser les masques très précisément, et faire un procès verbal qui me servira pour porter plainte".
Pour plus d'information, regardez la déclaration du maire :
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