Violences : le confinement a-t-il un impact sur la hausse des attaques de forcenés ?
Les attaques de "forcenés" se multiplient dans l'Hexagone, et les forces de l'ordre s'inquiètent de la recrudescence de ce type d'attaques. La crise sanitaire pourrait être un déclencheur.
En Dordogne, une traque a pris près de 36 heures, pour neutraliser un homme ayant tiré sur les forces de l'ordre dimanche 30 mai. Dans les Cévennes, les gendarmes d'élite ont été deux semaines plus tôt mobilisés durant quatre jours. Arrêtés après de longues cavales, Terry Dupin ou Valentin Marcone sont les nouveaux visages de forcenés, toujours plus nombreux. En un an, le nombre d'interventions du GIGN a plus de doublé, passant de 13 à 27. Même constat pour la police et le RAID, avec 54 opérations, en hausse de 30%.
Un effet confinement ?
Comment l'expliquer ? Pour le patron du RAID, nombre de ces événements font suite à des querelles familiales. "Des histoires de famille, des histoires passionnelles, par définition dans le cadre d'un confinement ça a tendance à bouillir, et on a un effet 'cocotte-minute', qui se traduit par des actes de violences qui peuvent être très graves", détaille Jean-Baptiste Dulion. Avec les confinements, la prise en charge des malades psychiatriques a également été plus compliquée.
Pour certains forcenés, submergés par des problèmes de travail ou d'argent, la crise sanitaire a pu être l'élément déclencheur. "Elle est venue aggraver l'isolement, elle est venue aggraver le désœuvrement" entraînant une "augmentation des addictions", explique le Pr. Nicolas Franck, psychiatre à l'hôpital Le Vinatier (Lyon). "Le mal-être chez des personnes les plus vulnérables, les personnes potentiellement violentes [et] criminelles peut favoriser le passage à l'acte violent", conclut ce dernier.
Parmi nos sources :
- Police Nationale (données statistiques)
- Gendarmerie Nationale (données statistiques)
Liste non exhaustive.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.