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Vidéo Les soignants intérimaires n’ont pas touché la prime promise à tous les soignants

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Durée de la vidéo : 3 min
L'oeil du 20 heures - 16 décembre 2020
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Le Président avait promis une prime pour les soignants en première ligne contre le Covid-19 pendant la première vague. Mais les intérimaires recrutés dans les hôpitaux ne l'ont pas touchée, contrairement, par exemple, aux administratifs en télétravail.

Le 25 mars 2020, pendant le premier confinement, Emmanuel Macron avait promis une prime exceptionnelle à tous les soignants : “j’ai demandé au gouvernement d’apporter une réponse claire et forte pour l’ensemble des personnels soignants comme pour l’ensemble des fonctionnaires mobilisés, afin de majorer les heures supplémentaires effectuées sous forme d’une prime exceptionnelle”. Edouard Philippe, alors Premier ministre, précisait quant à lui le 15 avril : "nous verserons une prime (…) de 1500 euros à tous les personnels qui gèrent la crise du Covid-19 dans les hôpitaux des départements les plus touchés". Tous ? Pas vraiment : les intérimaires ne l’ont jamais reçue.  

Pia Vosa est infirmière. Au printemps dernier, elle a quitté son domicile Grenoblois, pour apporter son aide aux urgences d’un hôpital parisien. Au plus fort de la première vague, elle a travaillé sans répit, accumulant les heures supplémentaires, en contrat d’intérim. Quand elle réécoute la promesse du Président de récompenser l’ensemble des soignants, elle se dit dégoûtée : "on est en décembre, certains d’entre nous n’ont pas reçu cette prime, c’est un mensonge."  

Les agents en télétravail récompensés... mais pas les intérimaires en première ligne

Contrairement à elle, tous ses collègues permanents ont bien perçu 1500 € de prime Covid. Aux hôpitaux de Paris, la prime a même récompensé 7400 agents qui étaient en télétravail. Mais rien pour les 1800 intérimaires appelés en renfort. "J’ai mis ma vie entre parenthèses pendant un mois, j’ai fait 600 passages en chambre Covid," compte-t-elle, amère. "Si c’était à refaire, je me poserais plusieurs fois la question."  

En tant qu’intérimaire, elle a droit au même salaire et aux mêmes primes qu’un salarié permanent occupant le même poste : c’est le principe de l’égalité de traitement, inscrit dans le code du travail. Mais depuis cet été, le gouvernement a fait voter une nouvelle disposition : la prime Covid fait exception. Les soignants intérimaires ne la toucheront pas.   

"On déroge à la règle," résume Agnès Marchat, présidente de la CFTC-Intérim. "Pourquoi ? Un intérimaire, il fait le même métier, il prend les mêmes risques. En plus, il a la précarité qui est là malgré tout. Pour nous c’est une honte !"  

Contacté, le ministère de la santé explique que ce choix aurait été guidé par la volonté de limiter la rémunération de certains médecins intérimaires, aux revenus sans commune mesure avec ceux des infirmières.  

Les médecins intérimaires disposent déjà d’une rémunération très importante. Il aurait été malvenu qu’on les inclue dans la prime. Mais constitutionnellement, on ne pouvait pas faire de différence entre les médecins intérimaires et les autres soignants intérimaires. Le choix a donc été fait d’écarter les intérimaires de la prime.  

Un conseiller du ministère des solidarités et de la santé

à France 2

Selon l’organisation patronale de l’intérim, seulement 400 médecins intérimaires auraient été potentiellement concernés par la prime Covid. Pour ne pas la leur verser, ce sont 13 000 soignants intérimaires qui n’ont pas été récompensés. 

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