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Tests hebdomadaires dans les Ehpad : cela va “dans le bon sens” mais il faut les budgets, estime l'association AD-PA

Romain Gizolme, directeur de l'Association des directeurs au service des personnes âgées, réagit sur franceinfo vendredi à la décision du gouvernement d'imposer des tests hebdommadaire de dépistage du coronavirus aux personnels des Ehpad.

Article rédigé par franceinfo
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Des résidents d'un Ehpad de Villeneuve-Saint-Georges, le 12 novembre 2020. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"C'est une chose qui va dans le bon sens (…) Développer encore les tests, nous y étions favorables", a réagi Romain Gizolme, directeur de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), vendredi 20 novembre sur franceinfo. Selon de nouvelles recommandations du ministère de la Santé annoncées jeudi soir, les personnels des Ehpad vont être soumis à des dépistages hebdomadaires du coronavirus par test antigénique et les visiteurs seront incités à effectuer auparavant un test PCR ou antigénique. Mais "il faut que le 'quoi qu'il en coûte' qui a été annoncé par Emmanuel Macron permette aux structures de disposer des budgets qui permettent de mettre en place les annonces qui ont été faites", a averti Romain Gizolme.

franceinfo : Un dépistage hebdomadaire pour le personnel, c'est une bonne chose ?

Romain Gizolme : C'est une chose qui va dans le bon sens, parce que nous voyons bien que la période épidémique continue de s'étendre sur la durée. Nous voyons bien que nous rentrons dans un marathon. Il faut engager toutes les mesures qui permettent de limiter autant que possible l'impact de ce virus sur ce public âgé, à la fois en établissements et à domicile. Nous étions favorables au développement des tests. C'est un moyen de plus qu'engage l'État. Il faut faire en sorte que cela soit applicable et acceptable pour les gens.

Cela a-t-il du sens si ces tests ne sont pas rendus obligatoires ?

L'État se repose sur la responsabilité individuelle. C'est un choix qui avait été fait également pour l'ensemble des Français, donc c’est plutôt une bonne chose qu’il s'applique aussi pour les personnes qui travaillent et qui vivent en établissements. Maintenant, ça ne peut pas être une contrainte supplémentaire pour les familles qui ont déjà le sentiment d'être extrêmement contraintes pour pouvoir rencontrer leurs proches, nous savons qu'elles peuvent souffrir de cet éloignement. Et puis, cela ne peut pas être une contrainte supplémentaire non plus pour les professionnels qui sont soumises à une situation extrêmement dégradée depuis maintenant plusieurs mois, en établissements.

Dans les Ehpad, les membres du personnel sont-ils toujours débordés ?

Bien sûr, même si l’État a mis en place un certain nombre de mesures qui permettent d'accompagner la gestion de la crise, notamment le fait de pouvoir augmenter les recrutements dès lors qu'on arrive à recruter. Mais nous sommes dans un secteur où c'est très compliqué. Le fait d'avoir engagé des revalorisations salariales par le Ségur de la Santé, le fait d'avoir octroyé des primes, tout ça va dans le bon sens. La difficulté, c'est qu'aujourd'hui, c'est surtout dans l'aide à domicile que l'ensemble de ces mesures n'ont pas été mises en place. Donc, il faut que le “quoi qu'il en coûte” annoncé par Emmanuel Macron permette aux structures de disposer des budgets pour mettre en place les annonces qui ont été faites et qui sont plutôt à bon escient. Ensuite, il faut que ces mesures s'appliquent également pour les professionnels de l'aide à domicile, qui accompagnent l'autre moitié des personnes âgées accompagnées en France.

Est-ce une bonne chose que les visites soient toujours autorisées ?

Absolument. Nous avions demandé dès le début de cette crise qu'il y ait toujours un équilibre entre impératifs de santé physique et psychologique. Quand l'État rappelle qu'il faut protéger sans isoler, nous avons été entendus. Il faut rester dans ces préconisations du Comité consultatif national d'éthique qui disait que toutes les mesures qui pouvaient restreindre les libertés devaient être cadrées autour de trois axes : que ce soit individualisé, proportionné, et limité dans le temps. Cela s'applique pour l'ensemble des Français. Il faut que cela s'applique de la même manière pour ces personnes âgées qui vivent en établissement et les familles qui les accompagnent.

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