Confinement : les clubs amateurs s'inquiètent de la limitation des activités sportives
En cette période de confinement, les mineurs ne pourront pratiquer un sport qu'en cours d'Éducation physique et sportive (EPS) et dans un cadre périscolaire.
Le ministère des Sports a réuni vendredi 30 octobre les différentes fédérations sportives pour tenter de leur expliquer que la fermeture de leurs clubs pendant le confinement ne signifiait pas forcément la fin de leur activité sportive. Mais la réalité s'annonce plus rude.
Si le temps périscolaire laissera un peu de place au sport, les clubs, eux, vont bien baisser pavillon. Les écoles de rugby, de foot, de basket vont fermer. Cela concerne également le volley-ball, et ça ne réjouit pas Éric Tangui, président de la fédération, qui craint une perte d'adhérents : "On a tout un volet de notre pratique, qui est assez important quand même en nombre : les personnes qui viennent là pour se maintenir en forme. Ceux-là peuvent passer à un autre sport, ou alors tout simplement faire du sport chez eux tout seul, en se coupant de tout contact, et ne pas revenir."
On souhaite que ça reprenne début décembre.
Jean-Philippe Folcoà franceinfo
Dans l'esprit du ministère des Sports, les éducateurs des clubs vont pouvoir être mobilisés pour accueillir les enfants dans le temps périscolaire. Sauf que de nombreux clubs fonctionnent principalement avec des bénévoles, qui ont de plus en plus l'impression de nager à contre-courant. Jean-Philippe Folco, président du Red Star Rugby, espère donc une reprise rapide pour une saison cohérente : "Si on ne peut pas reprendre l'entraînement début décembre, ça veut dire qu'il faut nous redonner quinze jours à trois semaines de préparation physique en janvier. Cela veut dire reprise des championnats en février, donc ce serait compliqué."
On devrait respecter autant l'activité physique et sportive journalière des enfants qu'on respecte l'enseignement en général.
Pr Carré, cardiologueà franceinfo
Pendant mois sans sport, on perd des habitudes. Durant deux mois, on s'habitue à l'oisiveté. C'est ce que craint par dessus tout le professeur Carré, cardiologue pour qui la pratique du sport à l'école ne suffit pas, parce qu'on perd les bénéfices de l'activité sportive après 48 heures : "Un enfant qui ne va faire que l'activité physique scolaire, fera environ trois heures par semaine. Donc en fait, les effets bénéfiques de l'activité physique vont disparaître. C'est comme si, au lieu de prendre mon médicament tous les jours, je le prenais deux fois par semaine."
Le ministère a précisé que le sport à l'école et en périscolaire se ferait sans brassage de classes pour éviter de multiplier le risque de contamination.
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