Confinement, jour 50 : dernière ligne droite, chacun ses plans
À vos plans prêt, partez ! Qu’ils soient alambiqués, diaboliques, plan A, plan B, ou plans sur la comète, on en a besoin, on est tous en train d’en faire et ça bouillonne dans nos têtes. On remplit des paniers virtuels. On jette des paroles un peu partout.
Ça y est, on y arrive... Déconfinement le 11 mai. Où sera-t-on la semaine prochaine à cette heure-là ? À 100 km ou plus, pas si affinité mais par nécessité… On a un plan d’évasion tatoué sur le corps. Ça devient vital. On reprendra peut-être le boulot à vélo. On a tous appelé nos familles : "Tu viens quel week-end, allez s'il-te-plaît, dès que tu peux ? Et si on se retrouvait ici, à mi-chemin ? Va pour Dijon. C’est pas grave j’en peux plus."
Un journaliste de La Croix m’a rappelé un joli mot il y a quelque jours, le mot "saudade" : mélancolie, nostalgie et espoir, tout ça en même temps. Saudade, ça veut dire tension contraire. D’un côté, le sentiment d'un manque, de l’autre, vouloir retrouver ce qui nous manque. Avant de franchir la ligne d’arrivée du confinement, je crois qu’on est exactement là-dedans.
On s'organise, tant bien que virus
On a tous fait des grands projets depuis des semaines. Résultat : on n'a pas fait de pain maison, on a dansé avec l’ennui, on n'y voit plus rien sous la frange, on n'a plus grand-chose à dire. On est allé puiser en nous quelque chose d’indicible, d’inestimable, de surprenant. Puiser, c’est creuser.
Maintenant que c’est ouvert, on a besoin de plans, alors on en fait et peu importe si ça tiendra ou pas, c’est déjà ça. Alors, quelque soit ce qui bouillonne à l’interieur de vous, pensez "saudade" comme un cri de guerre pour cette dernière semaine, c’est parti pour la paix.
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