Patrice Dupas est un fils en colère qui n'a pas pu faire ses adieux à son père. Le samedi 4 avril, il prend sa voiture depuis le Loir-et-Cher pour se rendre à l'île de Ré (Charente-Maritime). Il compte rendre visite à son père, chez lui, atteint d'un cancer en phase terminale. Muni de son attestation de déplacement pour motif familial impérieux, il n'arrivera pourtant jamais à destination, stoppé et verbalisé lors d'un contrôle de gendarmes. "On m'a volé les derniers moments que j'aurais pu passer avec mon père", déplore-t-il.Une femme verbalisée devant l'Ehpad de son mari maladeDans le Tarn, Jean-Jacques Boghossian, 93 ans, a lui aussi été brutalement coupé de sa famille. Chaque jour, son épouse faisait à pied les 500 mètres qui la sépare de l'Ehpad où il réside pour lui faire un signe, lui dire bonjour à travers la vitre fermée de sa chambre. Le 9 avril, des gendarmes la verbalisent pour non-respect du confinement.