Confinement : "Ce n'est vraiment pas le moment de relâcher", s'alarme la présidente de la Société française de médecine d'urgence
Agnès Ricard-Hibon, la présidente de la Société française de médecine d'urgence, rappelle sur franceinfo dimanche qu'il est impératif de continuer à se confiner et à limiter les contatcs inter-personnels.
Les autorités sanitaires s'inquiètent d'un possible relâchement des Français face aux consignes de confinement pour lutter contre le coronavirus. "Ce n'est vraiment pas le moment de baisser la garde", estime Agnès Ricard-Hibon, la présidente de la Société française de médecine d'urgence invitée de franceinfo dimanche 5 avril.
franceinfo : Y a-t-il un relâchement inquiétant du confinement ?
Agnès Ricard-Hibon : Les soignants sont très inquiets du relâchement, on voit à peine les effets positifs du confinement sur la baisse de la charge et la charge reste encore extrêmement lourde pour les structures d'urgence, surtout en réanimation, avec toujours la nécessité de l'Ile-de-france et de l'Est de la France d'évacuer des patients dans d'autres régions car on est en saturation des lits de réanimation. On voit à peine les effets positifs du confinement. Ce n'est vraiment pas le moment de baisser la garde et de relâcher parce que sinon on risque la deuxième vague qui serait assez terrible pour nous.
Moins il y a de gens dans les rues, moins les gens se rencontrent, moins le virus circulera ?
Ce qui est le plus important, c'est la distanciation sociale. On peut mettre des masques, mais l'important, vraiment, c'est d'être à distance les uns des autres pour ne pas se contaminer. Il y a la contamination par voie aérienne, mais aussi la contamination par les mains et il faut donc être à distance des gens et avoir une limitation du nombre de contacts. C'est ce qu'il y a de plus important, ce qui marche le mieux dans la prévention de cette épidémie.
Vous invitez donc les Français à sortir le moins possible, pas tous les jours ?
La stratégie de confinement s'applique jusqu'au 15 avril, et ce n'est pas exclu que cela se poursuive et que les stratégies de déconfinement après soient extrêmement progressive. Pour le moment, on a encore trop de contaminations inter personnes, personnes qui continuent de développer cette épidémie. Il est vraiment impératif de rester sur la même rigueur qu'au départ et de pas relâcher la stratégie de rester chez soi et de limiter les contacts.
Vous voyez les premiers effets positifs du confinement sur l'afflux de patients ?
On a effectivement moins d'appels au Samu, mais on a encore des patients graves. On est encore en saturation dans les régions les plus touchées sur les lits de réanimation. On a presque triplé le nombre de lits de réanimation et malgré ça, on est encore à saturation, ce qui nécessite des transferts. Aujourd'hui, il y a encore deux TGV qui partent pour les régions depuis l'Ile-de-France. Donc, on voit petit à petit les effets positifs du confinement mais qui sont encore insuffisants pour décharger les hôpitaux et être en situation de revenir à la normale.
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