Chroniques du ciel. La timide réouverture de l'aéroport d'Orly
L'aéroport d'Orly a repris, en fin de semaine dernière, une toute petite partie de ses vols commerciaux. Pas plus de 70 vols par jour, contre plus de 600 en temps normal.
Après trois mois de mise en sommeil forcée, pour cause de crise sanitaire, cette réouverture est toute symbolique. Elle marque un tournant dans l’histoire de la plateforme du sud francilien, pourtant appelé avant la crise à une belle expansion.
Orly a rouvert, mais quasiment sans Air France, en ce début d’été
Air France va fortement réduire la voilure, sur les dessertes régionales assurées par HOP, pour se reconcentrer sur son hub de Roissy Charles de Gaulle. Les vols de la Navette ne reprendront qu’en septembre. Sur Orly, Air France, ne conservera que ses lignes vers Toulouse, Nice, Marseille, ses OSP, ses vols d’obligation de service public, vers la Corse, et quelques liaisons vers l’Europe ou l’Outre-Mer.
Air France se plie aux exigences du gouvernement et supprime les liaisons où il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h 30. Les créneaux horaires laissés vacants par HOP ne seront abandonnés, mais récupérés par sa filiale Transavia, essentiellement sur des destinations à l’International, ses Boeing 737 n’étant pas forcément adaptés sur des liaisons régionales.
Un changement majeur pour Orly et pour les aéroports régionaux
Mais aussi et surtout, c'est un coup très dur porté aux aéroports régionaux. Avec moins de trafic, ils vont devenir beaucoup moins compétitifs que nos voisins Italiens ou Espagnols. Il y aura des conséquences sur l’emploi, une perte de l’attractivité de certaines régions. Les entreprises hésiteront à s’implanter dans telles ou telles régions s’il n’existe plus de desserte aérienne. Et nous ne parlons pas de tourisme.
Plusieurs élus sont déjà montés au créneau, notamment à Bordeaux, où de nombreuses sociétés de l’industrie aéronautique, de la défense ou du spatial sont implantées à proximité de l’aéroport de Mérignac. C’est le cas de Dassault, de Thales et de nombreux sous-traitants. À Pau, François Bayrou s’est également indigné de cet état de fait.
S’il y a moins d’offres de transport, moins de connectivité entre les régions, ce sont de nombreuses PME qui pourraient être affectées. Certes, les voyageurs aériens ne passeront plus par Paris, mais par Francfort, Londres, Zurich ou Madrid.
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