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"C’est la vie, il faut qu’on continue !": un magasin de vêtements à l'heure de la reprise, entre appréhension et impatience

Les vendeuses de "Bis boutique solidaires", un réseau associatif de trois magasins de vêtements de seconde main dont l'objectif est la réinsertion professionnelle, organisent méthodiquement la réouverture.  

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Marianne et Malika vendeuses de vêtements à la Bis Boutique Solidaire du 15e arrondissement de Paris. (BENJAMIN  ILLY / FRANCE-INFO)

"Fais péter les cintres ! Ce bruit nous a manqué…"  Dans la boutique "Bis boutique solidaire", un réseau associatif de trois magasins de vêtements de seconde main dont l'objectif est la réinsertion professionnelle, le ton enjoué de Marianne, 59 ans, la responsable, détonne.

"Bonjour, bienvenue !", salue à ses côtés, quasi à l’unisson, Malika, son binôme professionnel. Cette dernière apporte, mains tendues comme pour un jeu sérieux, du gel hydro-alcoolique, que les deux compères ont installé à portée des clients sur la caisse. Non loin des masques de protection : pour entrer dans la boutique, ceux-ci seront obligatoires. Ils s’ajouteront aux marques inscrites dans le sol de la boutique, qui indiquent au client comment se distancier d’un mètre de leurs congénères pressés.

Il y aura un sens de circulation et la boutique pourra accueillir 8 clients. Huit c’est optimiste. Peut-être plutôt six.

Marianne

à franceinfo

"Concernant les essayages, souffle-t-elle, méthodique, nous allons tout faire pour dissuader les clients d’essayer les vêtements pour les raisons qu’ils connaissent et que nous leur exposerons. Mais ce sera possible s’ils insistent. A ce moment-là, en sortie de cabine, nous récupèrerons alors les vêtements, nous les bloquerons dans l’espace de la réserve et ce n’est que le lendemain que nous pourrons de nouveau les remettre en rayon."

Grâce au chômage partiel, il n’y a eu aucun licenciement depuis le début du confinement. "Nous avons perçu le chômage partiel, à hauteur de 84%", précise-t-elle, en concédant une "petite appréhension avant de reprendre." "En fait, dès lors que j’ai franchi le seuil de la boutique, toutes les questions se sont dissipées. Je pars tout à fait confiante", sourit-elle. "C’est la vie, il faut qu’on continue !", ajoute Malika. Il faudra, alors, vivre avec le coronavirus. Qu’à cela ne tienne : "Bienvenue chez Bis boutique solidaire, vous nous avez manqués !", souffle tout sourire, Marianne.

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