"Cela matérialise l'année de travail bénévole réalisée", réagit Guillaume Rozier, à l'origine de "Vite ma dose", décoré de l'ordre du Mérite
Cet ingénieur de 25 ans a créé plusieurs sites et applications pour mieux comprendre l'épidémie de Covid-19, ou pour trouver des créneaux de vaccination plus facilement.
"C'est un travail bénévole réalisé par des dizaines de personnes, cette distinction leur est dédiée", a réagi samedi 22 mai sur franceinfo Guillaume Rozier. L'ingénieur de 25 ans, qui est notamment derrière le site CovidTracker ou encore Vite ma dose, a été fait chevalier de l'ordre national du Mérite à "titre exceptionnel", selon un décret paru samedi au Journal officiel.
franceinfo : Quelle est votre réaction à cette distinction ?
Guillaume Rozier : Cette distinction est un grand plaisir, c'est même un honneur pour moi de recevoir une telle distinction. Cela matérialise l'année de travail bénévole qui a été réalisée, les heures de travail, les sacrifices que j'ai effectués pour développer ces différentes plateformes, qui aident, en tout cas je l'espère, les Français à mieux comprendre l'épidémie, à mieux la suivre, pour mieux lutter. Et aussi à trouver plus rapidement et plus facilement une dose de vaccin avec Vite ma dose, pour en terminer le plus rapidement possible avec cette épidémie.
Vos services sont disponibles gratuitement en ligne, comment travaillez-vous avec votre équipe ?
C'est un travail bénévole réalisé par des dizaines de personnes. Aujourd'hui, on est une centaine de bénévoles à contribuer à ces différents projets collaboratifs. J'en profite pour indiquer que cette distinction est dédiée à tous les bénévoles, dont je vais publier la liste dans les prochaines heures pour les remercier. Cette centaine de personnes a sacrifié de nombreuses heures, en dehors de leur vie, en dehors de leur métier, de leur activité principale, le soir, la nuit, parfois le week-end, pour développer CovidTracker et Vite ma dose.
Quel est votre parcours ?
En arriver là était tout sauf une évidence pour moi. J'ai réalisé une école d'ingénieur en informatique, qui m'a mené au métier que je fais aujourd'hui : je suis data scientist, ça consiste à traiter les masses de données informatiques pour comprendre leur sens, les mettre en lumière. J'ai réalisé ce parcours avec une coloration big data et analyse des données biomédicales. À aucun moment je n'ai anticipé de créer CovidTracker, Vite ma dose et tous les autres outils qu'on a créés. Cela s'est fait de manière itérative, progressive.
À chaque fois, on a ressenti un besoin : d'abord un besoin de comprendre l'épidémie, puis un besoin de comprendre la campagne de vaccination, donc on a créé Vaccin Tracker. Puis un besoin de trouver un vaccin plus rapidement, donc on a créé Vite ma dose. Notre objectif, à chaque fois, c'était vraiment de répondre à une problématique publique, à une question que tout le monde se pose, le plus facilement et le plus rapidement possible, de la façon la plus claire possible.
Quel est l'avenir de vos initiatives, en fonction de l'évolution de la pandémie ?
Aujourd'hui, Vite ma dose, c'est plusieurs millions de visiteurs chaque jour, une centaine de millions de recherches effectuées chaque semaine. On ne peut pas donner le nombre de rendez-vous, puisqu'on ne fait que référencer les rendez-vous disponibles sur d'autres plateformes. Mais ce sont des dizaines de milliers de rendez-vous effectués chaque jour. Pour parler de la suite, notre objectif, c'est d'être utiles, donc on n'aura aucun scrupule à éteindre ces différentes plateformes lorsqu'elles ne seront plus utiles. Donc on espère que ça arrivera le plus rapidement possible, puisque ça signifiera que l'épidémie est terminée très vite. Il est très probable qu'on retire toutes les fonctionnalités Chronodose de Vite ma dose le 31 mai. Cependant, Vite ma dose aura un autre intérêt : ce ne sera plus de trouver une dose le plus rapidement, mais au bon moment et au bon lieu. On fera évoluer la plateforme dans les prochaines semaines dans ce sens.
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