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"Ce qui m'a permis de continuer, ce sont de petites missions": les jeunes artistes ont fait les frais de la crise sanitaire mais restent optimistes

150 jeunes artistes diplômés d’écoles d’art présentent actuellement leur travail dans l’exposition "100% Sorties d’écoles" à Paris, à la Villette. La plupart affichent confiance et optimisme alors que leur entrée dans la vie professionnelle est bousculée par la crise sanitaire.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cent-cinquante jeunes artistes présentent actuellement leur travail dans l’exposition "100% Sorties d’écoles" à Paris, à la Villette. (NICOLAS KRIEF)

La crise sanitaire du Covid-19 a mis à l'arrêt le secteur de la culture depuis un an, mais il semble qu'il en faille davantage pour déprimer les jeunes artistes fraîchement diplômés d'écoles d'art. Cent-cinquante d'entre-eux présentent actuellement leur travail dans l’exposition "100% Sorties d’écoles" à Paris, à la Villette. L'une des trois artistes que franceinfo a rencontrés, Inès Segond Chemaï diplômée en motion design en 2018 à l’École de l’image des Gobelins, est celle qui a le plus ressenti la crise. Sa carrière avait plutôt bien démarré en 2019, avec notamment des réalisations pour les festivals de musique "We love green" et "Peacock Society". Mais le Covid-19 a mis un frein aux projets dans le secteur de la musique et de l’événementiel.

"Les plus gros projets n'ont pas pu se faire"

"On a l'exemple de deux ou trois projets qui, effectivement, ont été évoqués et arrêtés assez rapidement, indique-t-elle. Les plus gros projets n'ont pas pu se faire et ce qui m'a permis de continuer, ce sont de petites missions, sur une semaine maximum environ." Jeune auto entrepreneuse, Inès a vu son chiffre d’affaires chuter de 85% certains mois mais elle s’estime chanceuse car l’activité même ralentie s’est poursuivie dans la création numérique. Pour elle, le plus difficile est de garder l’inspiration, alors que la culture est à l’arrêt : "J'en ai fait un petit peu les frais il n'y a pas très longtemps : manquer d'inspiration pour mes projets ou mes commandes..."

"Tout se complique un peu : on n'est plus autant nourris qu'avant d'images au quotidien, avec les cinémas ou les musées..."

Inès Segond Chemaï

à franceinfo

Prosper Legault, artiste plasticien, diplômé des Beaux-Arts en juillet 2020 éprouve le même manque. Lui s’en sort plutôt bien : il expose actuellement son travail dans plusieurs lieux à Paris dont à La Villette. La crise du Covid lui a même permis d’être invité à faire une installation dans l’église Saint-Eustache. "J'avais postulé pour Noël 2019 et j'étais arrivé ex aeqo avec quelqu'un, explique-t-il. Cette année, ils n'ont pas réorganisé l'appel à projets à cause de la pandémie et m'ont téléphoné pour me dire que cette année, c'était moi." 

"J'ai eu la chance de montrer mon boulot dans l'église Saint-Eustache pendant deux mois, en décembre et janvier, où on a fait une super grande installation de 15 mètres de haut dans l'église."

Prosper Legault

à franceinfo

Esther Denis, diplômée en scénographie en septembre dernier aurait pu être violemment confrontée à la crise avec la fermeture des théâtres et des opéras, mais elle a joué les prolongations à l’Ensad, l’École nationale supérieure des arts décoratifs, qui propose à ses jeunes diplômés une sixième année, finalement bienvenue en pleine crise sanitaire. "C'est une année post-diplôme qui nous permet d'avoir un accès aux ateliers de l'école, aux infrastructures, etc., indique-t-elle. Et donc, j'ai encore eu un espace pour pouvoir travailler." Malgré le contexte, ces trois jeunes artistes se veulent résolument confiants pour l’avenir.

Paroles de jeunes artistes : reportage d'Anne Chépeau

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