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Cas de Covid-19 dans le XV de France : "Je voudrais savoir réellement si quelqu'un a fauté ou pas", déclare Bernard Laporte

Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby, va lancer une enquête interne pour "savoir la vérité" sur la vague de contaminations de coronavirus au sein de l'équipe de France, en plein tournoi des Six Nations.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bernard Laporte, président de la fédération française de rugby, le 21 Octobre 2021 au Stade de France (FRANCK FIFE / AFP)

"J’ai du mal à imaginer qu’il y ait eu une faute", a déclaré jeudi 25 février sur franceinfo Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR). La ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu, lui a demandé ce mercredi de lancer une enquête après la quinzaine de cas de Covid-19 qui ont frappé l'équipe de France, malgré la bulle imposée lors du tournoi des Six Nations.

franceinfo : En savez-vous plus sur l’origine de ces contaminations ?

Bernard Laporte : C’est toujours difficile de savoir l'origine. On ne le sait nulle part. J’aimerais bien le savoir, pour vous dire la vérité. C'est quelque chose qui me préoccupe et je voudrais savoir réellement si quelqu'un a fauté ou pas, tout simplement.

Vous allez mener une enquête, comme vous le demande la ministre des Sports ?

On va la faire nous-mêmes, on veut savoir comment nous en sommes arrivés là, parce que c’est vrai qu'il y a un protocole qui est très strict. Mais à partir du moment où le président de la République est contaminé, et Dieu sait que le protocole autour de lui doit être très strict, ça montre bien, encore une fois, que ce virus est difficile à maîtriser. Je crois plus à ça qu'à autre chose parce que, effectivement, il y a un joueur de Sète qui a été testé positif, mais tous ceux qui rentrent dans la bulle sont testés. À ma connaissance, il n’y a pas de faute au sein de l’équipe. Je ne l’espère pas, et le premier qui mènera une enquête et qui veut savoir la vérité, c’est bien moi. Mais j'ai du mal à imaginer qu'il y ait eu une faute.

Vous signez par ailleurs l’une des préfaces de Bleu à l’âme, la biographie de Christophe Dominici, rééditée, qui sort ce jeudi aux éditions du Cherche Midi. L’ancien ailier international est décédé le 24 novembre dernier à l'âge de 48 ans. C’était un homme très tourmenté ?

Oui. Dire que Christophe avait été malade à certains moments, on parle de bipolarité ou je ne sais quoi, c'est une évidence. Christophe, il fallait le suivre. Il a eu des déceptions dans sa vie, à commencer par le décès de sa soeur qui a été quelque chose qui l'a beaucoup perturbé, qu'on ne savait pas quand on le côtoyait. Moi, je l'ai appris à travers le livre qu'il avait écrit. C'est vrai qu'il n'en parlait pas. Il disait même par moments qu'il était fils unique. Ça voulait dire que ce chagrin lui pesait, mais qu'il ne voulait surtout pas en parler.

Christophe Dominici, c'est devenu presque une légende. Est-ce dû aussi à cette mort brutale, à cette fin de parcours d'un homme torturé en dehors des terrains ?

Je ne sais pas. Ce que je ressens de l’extérieur, c'est que le rugby manquait énormément à Christophe. Il était fait pour ce sport. C'est quelqu'un qui transmettait beaucoup, qui se nourrissait aussi beaucoup des autres, qui avait besoin des autres et les autres avaient besoin de lui. Et ça, je l'ai toujours senti. Je l'ai sélectionné, je l'ai entraîné en club, je sentais son importance auprès des autres. Et c'est vrai que le jour où le rugby a cessé pour lui, il a dû y avoir un grand vide. Même s'il était très occupé par ses business, etc. Son ADN même, c’est-à-dire les autres, tu ne la partages pas de la même façon quand tu n'es plus dans le monde du rugby ou dans le monde du sport collectif. J'ai toujours senti que ça manquait à Christophe. Ça, c'est une évidence.

L’équipe de France actuelle aurait-elle plu à Christophe Dominici ?

Oui, elle lui aurait plu. Christophe, il était très bon quand ça n'allait pas. Quand l'équipe était dans la difficulté, il avait cette force, cette crédibilité. Il arrivait à transcender les autres, à transmettre du positif aux autres, etc. C'était ça, sa grande force et c'est ça la grande force de ce qu'on appelle des meneurs. On a besoin d’eux quand ça ne va pas. Quand ça gagne et que tout est fluide, tant mieux. Mais le jour où l'équipe grince un petit peu, qu’elle a des difficultés et on le rencontre dans tous les sports, on a besoin de gens meneurs, fédérateurs capables de transcender les autres. Christophe avait cette capacité-là.

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