Cet article date de plus de quatre ans.

"C'est un cataclysme" : à Toulouse, les petits patrons catastrophés par les conséquences économiques du coronavirus

Après avoir fait le point sur l'épidémie du coronavirus lundi, le préfet d’Occitanie réunit mercredi à Toulouse les responsables économiques pour les informer des mesures d’accompagnement du gouvernement. Les patrons rencontrés par franceinfo font face à un problème économique sans précédent.

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La cellule covid-31, au Samu de Toulouse, qui reçoit tous les appels de personnes malades et susceptibles d’avoir été contaminées le coronavirus. (NATHALIE SAINT-AFFRE / MAXPPP)

La principale inquiétude des petits patrons qu'a rencontré le préfet d'Occitanie mercredi 11 mars pour faire le point sur l'épidémie de coronavirus et les mesures prises par le gouvernement, c'est de devoir foncer dans le brouillard sans aucune visibilité économique. Premier touché : le secteur événementiel. Patrice Falco fait partie des gros traiteurs toulousains. Son activité est passée de 120 manifestations par mois à quasiment zéro depuis début mars.

>> DIRECT. Coronavirus : Emmanuel Macron fera une déclaration télévisée ce jeudi à 20 heures

"Les annulations ont commencé et ensuite, explique l'entrepreneur, la grosse difficulté, c'est que nous n'avons plus non plus d'appels entrants, ce qui veut dire que nous ne prenons plus de travail pour les semaines et les mois à venir."

On va se retrouver avec un chiffre d'affaires zéro : tout le monde est complètement catastrophé.

Patrice Falco

à franceinfo

"C'est l'incendie, c'est un cataclysme, poursuit Patrice Falco. On n'a plus de travail. Nos assurances ne marchent pas : tant que l'État ne signale pas que c'est une catastrophe majeure." "Toutes nos assurances aujourd'hui, en termes de pertes d'exploitation, ne fonctionnent pas, soupire-t-il. Si on n'a pas ça, je ne sais pas dans les mois, les semaines à venir, combien de temps nous allons tenir."

Vincent Aguilera, lui, vend en France des machines d'électro-stimulation, notamment pour les salles de gym, machines fabriquées en Hongrie. Et comme il manque deux composants chinois, tout est bloqué. "Nos commerciaux, se désole-t-il, ne peuvent plus vendre parce que nous n'avons pas de machines à proposer." La seule solution, pour lui, sera de mettre ses équipes au chômage partiel, le temps que passe l'épidémie.

Nous n'avons aucune visibilité sur la temporalité d'une issue positive et favorable de cette épidémie au niveau mondial.

Vincent Aguilera

à franceinfo

Samuel Sept est lui cofondateur d'Adonis Education, un groupe d'éducation supérieure privé. Il envisage déjà ce qu'il faudra faire si l'épidémie s'aggrave. "Comment, s'interroge-t-il, en cas de difficultés, en fonction d'éléments extérieurs comme la fermeture totale de l'établissement, serons-nous amenés à maintenir une activité de fond existentielle pour amener nos apprenants à leur diplôme ? Qu'on le veuille ou non, dans trois ou quatre mois, nous avons nos examens..."

Ces petits patrons souhaitent la création par l'État et les assureurs d'une indemnisation pour catastrophe sanitaire, sur le modèle de ce qui existe pour les catastrophes naturelles.

Les petits patrons toulousains catastrophés par l’ampleur que pourraient prendre l’épidémie de coronavirus - reportage Stéphane Iglésis

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.