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"C'est super que l'on ne nous oublie pas" : la Patrouille de France rend hommage au personnel soignant

La Patrouille de France survole plusieurs hôpitaux dans les régions les plus durement touchées par la crise du coronaviurs. La tournée a commencé au-dessus de l'Île-de-France, mercredi.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar, Franck Cognard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La Patrouille de France passant au dessus du Centre Hospitalier Sud Francilien, à Corbeil-Essones, le 15 juillet 2020. (EPAA/Armée de l'air)

Au roulage, les huit appareils de la Patrouille de France s'alignent. Dans l'Alpha Jet numéro 3, le capitaine Cédric Olivier. Dernières vérifications avant ce vol de 40 minutes pour colorer bleu, blanc et rouge le ciel au-dessus de six hôpitaux franciliens, mercredi 15 juillet, pour un hommage aux soignants. "Pendant qu'on était confinés, ils étaient tous les jours face à des doutes, se souvient le pilote de l'Alpha Jet. Ils étaient un peu face à l'inconnue du virus. C'est aussi, en tant que militaires, quelque chose que l'on connaît ou en tout cas, qui peut se rapprocher de notre notion d'engagement, d'abnégation." Au premier passage, au-dessus de l'hôpital Bichat, à Paris, il l'avoue : "Voilà, le premier hôpital... J'en ai un peu d'émotion."

Ça y est, ils arrivent. Les avions de la Patrouille de France et leur panache tricolore, au-dessus de l'hôpital Bichat-Claude-Bernard, à Paris, sous les applaudissements des centaines de soignants réunis dehors. "C'est très impressionnant, explique l'une d'entre eux, ça donne du baume au cœur de voir qu'il y a des gens qui pensent à ce que font les soignants. Vraiment, c'est très bien. Nous sommes très fiers de ce qui vient de se passer."

La Patrouille de France passant au dessus du Centre Hospitalier Sud Francilien, à Corbeil-Essones, le 15 juillet 2020. (EPAA/Armée de l'air)

Un survol de quelques secondes, mais qui veut dire beaucoup. "Ça restera dans l'histoire !", lance une autre employée de l'hôpital. "Je suis très émue de tout le soutien depuis le début du Covid-19, des professionnels, de tout le monde, continue-t-elle. Souvent, j'ai les larmes aux yeux, parce qu'on ne travaille pas pour rien. On est aux soins du patient, même au niveau administratif. Et c'est super qu'on pense à nous et qu'on ne nous oublie pas."

"Tout le monde a besoin de reconnaissance"

Alan est aide-soignant et responsable logisticien des urgences. "Assez sympa, sauf qu'il y avait un peu trop de soleil, raconte-t-il après le passage de la Patrouille de France. Du coup, on a pas bien pu filmer, mais bon, c'est superbe. En plus, il y a une de nos aides-soignantes qui est partie hier avec eux." Lors du défilé aérien du 14-Juillet, la Patrouille de France a en effet embarqué trois soignants à bord de ses Alpha Jet. "J'étais dans l'avion numéro 2", confirme Anaïs Sileber. Une expérience qu'elle décrit comme "très bien, mais les voir survoler l'hôpital, c'est magique".

"De voir la Patrouille de France qui passe au-dessus de Bichat, c'est sûr que pour tout le monde, c'est impressionnant", affirme Yazdan Yazdanpanah, le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat. "Tout le monde a besoin d'avoir de la reconnaissance et les personnels soignants en particulier. Donc de voir qu'il y a cette reconnaissance de la nation, ça fait plaisir. Je pense, en tout cas et je ne sais pas sous quelle forme, qu'il faut continuer à valoriser le personnel soignant, et pas uniquement sur le plan financier."

Il faut valoriser le travail qu'ils fournissent tous les jours. On l'a vu avec la crise du Covid-19, mais il est important, même quand ce n'est pas aussi visible, d'essayer de reconnaître ce travail. Le personnel soignant a besoin de cette reconnaissance.

Yazdan Yazdanpanah

à franceinfo

La tournée se poursuit. Bobigny, Vincennes, Corbeil, Versailles et Pontoise, avant les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d'Azur, jeudi et vendredi. Sur le papier, la mission est simple, mais les timings sont serrés, sur de courtes distances et dans un environnement urbain pas toujours simple à appréhender. "Je peux vous assurer que c'était une mission très gourmande en énergie. Et après, on rajoute à cela la pression du moment, détaille le capitaine Olivier. Pour les personnels soignants qui étaient au sol, j'espère que ça leur a procuré un peu d'émotion, autant qu'on en a eu en vol, à vivre ce moment-là."

Redevenu terrien, le pilote a un premier réflexe : il sort son portable, regarde l'écran sur lequel défilent les images des soignants, applaudissant, dessinant des cœurs avec les doigts. Il est rincé mais sur son visage, c'est un grand sourire affiché.

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