Avec ou sans ordonnance, il faut prendre son mal en patience en laboratoire pour se faire dépister contre le coronavirus
Afin de faciliter le dépistage contre le Covid-19, le gouvernement a pris un arrêté, publié samedi, qui permet désormais de faire un test sans ordonnance, intégralement pris en charge par l'assurance maladie. Mais dans les faits, tout ne fonctionne pas comme prévu.
Une quarantaine de personnes attendent sur le trottoir devant un laboratoire de l'Ouest parisien, à Neuilly-sur-Seine. "Il est 13 heures, ça fait presque une heure que j'attends", explique Estelle. Devant elle, encore un peu de monde, mais la jeune femme veut faire un test de dépistage contre le coronavirus avant de partir dans sa famille en fin de semaine. "On a beaucoup attendu car c'est un centre sans rendez-vous, mais pour les centres avec rendez-vous, c'est une semaine d'attente. Je n'ai pas eu d'autre choix que de venir ici", affirme Estelle, qui a tout de même a préféré faire une ordonnance, par précaution. Ilyes est lui venu directement après une suspicion de cas positif dans l'entreprise. "Dès que j'ai eu l'information, je suis venu directement pour faire le test, sans ordonnance et sans passer par le médecin."
Des règles pas toujours identiques partout
Ici, ordonnance ou pas, il est bien possible de se faire tester ici... Mais à en croire les patients, la consigne n'a pas été entendue partout. Julie vient enfin de s'enregistrer après plusieurs essais infructueux : "Je suis allée au laboratoire près de chez moi, et la dame m'a dit qu'il ne fallait pas écouter ce qu'il y avait à la télévision, et m'a quand même conseillé d'avoir une ordonnance."
D'autres patients ont eu le même souci concernant le remboursement. Normalement pris en charge par l'assurance maladie depuis samedi, ça ne semble pas être le cas partout. La médecin biologiste du laboratoire, Caroline Gutsmuth, reconnaît elle-même qu'il est difficile de suivre toutes les directives : "Vous savez, les textes sortent le vendredi, on a le week-end pour s'organiser et on arrive le lundi matin, il faut être opérationnel."
C'est sûr qu'il va y avoir des petits loupés les premiers jours, à chaque fois c'est la même chose, mais bon, on devrait pouvoir s'organiser rapidement.
Caroline Gutsmuth, médecin biologisteà franceinfo
De la même manière, depuis samedi 25 juillet, les pompiers, secouristes, aides-soignants et étudiants peuvent venir en renfort effectuer des prélèvements n'ont pas encore été formés mais globalement, selon elle, la situation s'améliore. "Les tests, en eux-mêmes, on les a en grande quantité, il n'y a plus de pénurie, mais ce qui nous manquait c'était les mains, les secrétaires et les préleveurs, explique la médecin. Aujourd'hui, on a a priori tout ce qu'il faut. Mais ce qui limite, c'est forcément la configuration même des laboratoires, où parfois, on n'a pas plus de trois postes d'accueil et on n'a pas plus de trois ou quatre salles de prélèvement."
C'est l'une des revendications du syndicat des biologistes : débloquer des lieux comme des gymnases ou des stades de foot pour pouvoir tester massivement.
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