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Activité partielle de longue durée : "C'est un peu de soleil dans une fin d'année 2020 et une année 2021 qui sont bien sombres", réagit la CPME

"On va dans le bon sens", estime le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises Paris Île-de-France. "Il ne faut pas pénaliser les salariés. Rester à 84%, c'est une bonne chose. C'est aussi un soutien indispensable aux entreprises". 

Article rédigé par franceinfo
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Bernard Cohen-Hadad, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises en Ile-de-France, le 25 octobre 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La ministre du Travail Élisabeth Borne a annoncé jeudi 10 septembre que les négociations sur les taux de rémunération du dispositif d'activité partielle de longue durée à 84% du salaire net étaient prolongées "jusqu'à l'été prochain". Les entreprises vont donc continuer à avoir un reste à charge de 15% du salaire de l'employé en chômage partiel. Ce report, "c'est un peu de soleil dans une fin d'année 2020 et une année 2021 qui sont bien sombres", commente le président de la CPME Paris Île-de-France Bernard Cohen-Hadad sur franceinfo.

franceinfo : Êtes-vous satisfait de cette prolongation de la durée de négociation ?

Bernard Cohen-Hadad : Oui, c'est un peu de soleil dans une fin d'année 2020 et une année 2021 qui sont bien sombres. Je vous rappelle que dès le mois d'août, dès que l'Île-de-France est repassée en zone rouge, nous avions demandé à l'État de prolonger jusqu'à la fin de l'année 2020 la signature d'accords d'activité partielle ou de chômage partiel. C'est important parce qu'on voit bien que malgré la reprise, malgré la rentrée, on est quand même à 60% d'activité par rapport à l'année 2019. Et puis, toutes les activités ne sont pas télétravaillables. Le virus ne faiblit pas, il croît et c'est une grave inquiétude pour nous dans nos entreprises ainsi que pour les consommateurs. Je préfère que la fin des négociations soit l'été prochain, ce qui permet de négocier au cas par cas, plutôt que le mois de novembre comme c'était annoncé jusqu'à présent. Ça permet de laisser le temps aux entreprises de s'y préparer, ça permet aussi aux entreprises de former les salariés.

Il y a beaucoup de nos salariés qui ne sont pas encore formés aux outils informatiques et je rappelle que, y compris dans les services, par exemple en Île-de-France, on a simplement 40% des activités de services qui sont télétravaillables. 

Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris-IDF

à franceinfo

Que pensez-vous du maintient du taux à 84% de rémunération de l'activité partielle pour l'instant ?

On va dans le bon sens. Il ne faut pas pénaliser les salariés. Rester à 84%, c'est une bonne chose. C'est aussi un soutien indispensable aux entreprises. Si nous fermons nos entreprises, il n'y aura plus d'emplois. Notre préoccupation, c'est cette difficulté pour nous de vaincre le virus. C'est ça, aujourd'hui, sur quoi il faut se concentrer. Encourager l'État, mais aussi les régions, à mettre en place des dispositifs de soutien. Le plan de relance en fait partie. Et puis, je le rappelle, encourager la formation dans les entreprises, la confiance. C'est aussi à nos entrepreneurs de faire un effort. Les mentalités évoluent, elles doivent évoluer aussi dans nos TPE et nos PME.

Le Conseil scientifique prévient qu'il va falloir prendre des décisions difficiles dans les huit à dix jours. Craignez-vous un nouveau coup de frein pour l'emploi ?

Ce que nous craignons prioritairement, c'est un reconfinement local ou généralisé. Il y a une semaine tout juste, on a appliqué un nouveau protocole. Le protocole précédent n'avait pas été semble-t-il assez efficace aujourd'hui. Le port du masque est recommandé, voire obligatoire, dans les entreprises, il y a écrans en plexiglass. Si cette annonce du comité scientifique nous inquiète, nous sommes néanmoins relativement confiants sur la capacité des uns et des autres de s'adapter, porter le masque, respecter les gestes barrières, aérer les locaux, c'est important de le faire dans les entreprises pour protéger la santé de nos salariés, protéger aussi la santé de nos clients.

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